
L’ancien président devrait-il être redevable vis-à-vis du régime en place qui l’a blanchi et qui a renouvelé son passeport diplomatique ?
L’ancien président Marc Ravalomanana n’est pas seulement libre de circuler dans le territoire national, mais il peut désormais sortir du pays. En effet, après avoir obtenu la levée du décret portant son assignation à résidence fixe, l’ancien exilé d’Afrique du Sud a actuellement entre ses mains son passeport diplomatique dont le renouvellement a fait l’objet de blocage au niveau de la Présidence de la République et du ministère des Affaires Etrangères. Si Marc Ravalomanana a pu enfin récupérer son passeport, c’est certainement dans le cadre du processus de réconciliation nationale dont le résultat se trouve à l’origine de la crise institutionnelle qui oppose actuellement le président de la République à l’Assemblée nationale.
Retour forcé. L’ancien président n’a pas pu bouger à l’époque de l’Afrique du Sud faute de renouvellement de son passeport diplomatique. Il n’a pas pu faire les déplacements en dehors du territoire sud-africain pour assister aux rendez-vous internationaux auxquels il a été invité. N’ayant pas eu son passeport en main, Marc Ravalomanana a été obligé de rentrer en catimini au pays le 13 octobre 2014. Ce retour a déclenché le processus de réconciliation nationale en cours. Processus qui a placé l’actuel président national du TIM au centre des enjeux politiques malgaches. Avec le retour en force du parti Tiako i Madagasikara et ses 21 députés, Marc Ravalomanana occupe dans l’échiquier politique une position incontournable, qui lui permet même de souffler le chaud et le froid.
A la fois acteur et médiateur. Embarrassé par la décision des députés TIM de soutenir la motion de déchéance contre le président de la République et accusé de faire double jeu, Marc Ravalomanana se met au-dessus de la mêlée en voulant jouer le rôle de médiateur entre le chef de l’Etat et l’Assemblée nationale. Il a proposé une « Pacte de stabilité » où les deux principaux protagonistes devraient s’engager à déposer les armes. Par ailleurs, l’ancien président se comporte en un véritable acteur politique qui cherche à mettre ses empreintes. C’est pour cette raison que son parti TIM a déclaré à Antsirabe lors de la première réunion de son nouveau bureau politique que le président Hery Rajaonarimampianina doit rester jusqu’à la fin de son mandat.
R. Eugène