Le débat sur le projet de découpage électoral de Tana n’est pas sans rappeler la polémique qui avait entouré la nouvelle répartition des conseillers municipaux à Paris où le nombre de sièges à pourvoir se faisait par tranche démographique. Les arrondissements qui ont vu le nombre de leur population diminuer, devaient perdre des sièges au profit des plus peuplés qui sont un peu l’équivalent des quartiers populaires et populeux de Tana, quand bien même il ne serait pas établi que le taux de participation dans les bas quartiers est plus …élevé.
« Petits arrangements ». Cette redistribution des sièges a été dénoncée par la droite française qui parlait de « tripatouillage électoral » par la gauche. C’est ce que pense également bon nombre de politiciens malgaches par rapport au projet de redécoupage électoral de la capitale dans la perspective des prochaines municipales. Force est d’ailleurs de se demander si le ministère de l’Intérieur malgache de qui est venu cette idée, ne s’est pas inspiré de la gauche française que la droite a accusé de vouloir faire « des petits arrangements » qui visent à favoriser sa candidate dans la course à la mairie de Paris.
Copier. Reste à savoir si le projet concocté (en principe) à l’Immeuble Patte d’Eléphant à Anosy va jusqu’à copier béatement pour ne pas dire bêtement le modèle parisien où le maire est élu par les conseillers municipaux à la majorité absolue des suffrages exprimés aux deux premiers tours et à la majorité relative au troisième. L’élection du premier magistrat de la capitale française revient aux grands électeurs représentés par les conseillers municipaux qui sont pour leur part, élus au suffrage universel direct.
Objectif. De toute façon, aucun découpage électoral ni mode de scrutin n’est politiquement neutre. S’il s’agissait d’ « un ajustement purement démographique » selon la gauche française, la droite y voyait une manœuvre de déséquilibre politique de Paris pour assurer la victoire de la candidate du PS. Une partie de la classe politique malgache fait sienne cette analyse de l’UMP pour dire que l’objectif inavoué de ce projet de redécoupage électoral de Tana est de favoriser le futur candidat du HVM. Reste à savoir dans quel secteur il va se présenter car dans le modèle français, le (grand) maire de la capitale doit au préalable, être élu dans un arrondissement. Y aura-t-il une Anne Hidalgo à l’Hôtel de Ville de Tana ?
R. O