Depuis l’arrivée de la Covid-19, c’est un véritable changement d’époque qui s’opère. La génération qui a façonné l’histoire du monde contemporain, en général, et celle de notre pays, en particulier, s’en va petit à petit. Durant cette année et demie qui s’est écoulée, de grandes figures ont été emportées par ce virus impitoyable.
Redonner de l’espoir à une population en plein doute
A Madagascar, la litanie des noms des disparus est égrenée au quotidien. On s’efforce de banaliser ces décès, mais on sait que les pertes sont immenses. Dans tous les domaines, le vide laissé sera difficile à combler. On se demande comment arriver à remplacer tous ces hommes illustres, ces grands professeurs et ces leaders. On n’est pas sûr d’avoir une relève digne de ces illustres aînés et capable de former la jeunesse d’aujourd’hui. Cette épidémie a fait beaucoup de ravages. Elle a mis à mal une économie qui n’était déjà pas très florissante, mais elle a surtout endommagé le tissu humain de notre pays. Une partie importante de nos cadres et de nos élites a été terrassée par elle. On ne sait pas comment on pourra redresser la situation. Une autre épée de Damoclès est d’ailleurs suspendue sur nos têtes. Il s’agit de la détérioration du système éducatif qui a beaucoup souffert du système de confinement. Les écoliers, les collégiens, les lycéens et les étudiants ont été empêchés de suivre un cycle scolaire normal. Les conséquences de ces interruptions forcées vont se ressentir très vite. Des observateurs lucides parlent d’une baisse inquiétante du niveau de nos jeunes. L’ensemble des problèmes générés par cette calamité nommée Covid-19 réserve à la génération montante un avenir très sombre. Les dirigeants actuels se trouvent devant un défi qu’ils vont devoir relever avec toute l’abnégation dont ils seront capables. Il leur faut redonner de l’espoir à une population en plein doute.
Patrice RABE