
8h du matin le 18 septembre 2020, des marchands de rue mécontents d’une décision d’assainissement mise en oeuvre par la Commune Urbaine d’Antananarivo occupent une partie de la chaussée face au building Ramarosaona, Soarano. Banderole dans les mains, les marchands dont la majorité sont des femmes , déplorent une “décision qui ne prend pas en considération la situation d’extrême pauvreté dans laquelle les personnes concernées font face actuellement”. Les marchands de rue de Soarano revendiquent donc le droit de mener leurs activités sur les lieux. Entre autres, sur les chaussées et trottoirs. Les faits observés hier constituent une énième bataille dans la volonté d’assainissement de la ville des mille. Batailles dans lesquelles les responsables auprès de la commune d’un côté, entendent instaurer l’ordre, les normes et règlements en matière de gestion de la cité et de l’autre, une population qui a hérité d’un sens aigu de l’incivilité des générations précédentes, mais surtout du manque de vision des dirigeants qui se sont succédés. La résistance aux initiatives de changement ne datent pas d’hier. Elles seraient, dans la majorité des cas, dues à une méconnaissance de la population des portées et ampleurs des politiques publiques menées par la commune. Méconnaissance souvent causée par un manque considérable de communication, de sensibilisation, d’éducation qui n’ont qu’un seul objectif, la conscientisation de la population sur les mécanismes de la gestion de la cité. Une population consciente des enjeux de l’assainissement ou encore de l’hygiène saurait facilement la part des choses et prendrait ses responsabilités quant à la mise en œuvre des initiatives communales.
José Belalahy