
Le mandat de l’actuel président Hery Rajaonarimampianina va se terminer sur une note de conjoncture encourageante. La croissance économique au cours des quatre dernières années s’est constamment améliorée, indique la Banque Mondiale.
« Bien qu’une hausse de la croissance économique est prévue dans le moyen terme, il est essentiel de se focaliser sur une croissance inclusive pour réduire la pauvreté ». C’est l’une des conclusions de la Banque Mondiale, dans sa dernière note de conjoncture économique sur Madagascar.
Début de croissance. Une manière pour l’institution de Bretton Woods de réitérer que le début de croissance économique qui commence à se faire sentir sur le papier, est encore loin d’être perceptible dans la vie quotidienne des Malgaches dont la grande majorité vit encore dans un état de pauvreté absolue. « Globalement, l’économie se porte bien, avec une croissance estimée à 4,2 % en 2017 et à 5,0 % en 2018 ». indique, Coralie Gevers, représentant résident de la Banque Mondiale à Madagascar. « Les facteurs de croissance sont nombreux, notamment la demande accrue de services de transport, un secteur bancaire rentable et une bonne performance des biens et services produits dans les zones franches économiques contribuant à de solides recettes d’exportation et à l’accumulation de réserves », ajoute-t-elle. Malheureusement, cette croissance ne se fait pas encore sentir dans le panier des ménages, surtout, celui des pauvres. « Cependant, malgré cette performance macroéconomique plutôt robuste, les pauvres, notamment à Madagascar, ont été confrontés à des conditions climatiques défavorables qui ont entraîné une contraction du secteur agricole dans lequel, la production de riz produit localement a chuté et les prix ont monté en flèche. Ces événements ont contribué à une augmentation de l’inflation alimentaire, érodant directement le pouvoir d’achat des pauvres, et de ceux qui dépendent de l’agriculture de subsistance pour leur sécurité alimentaire ». Ces évolutions soulignent l’importance de rapprocher les bénéfices de la croissance aux pauvres, afin que l’amélioration des conditions de vie soient ressenties par un plus large éventail de la population »
Avenir meilleur. En somme, en cette veille des élections présidentielles, Madagascar poursuit sa marche vers le développement et la réduction de la pauvreté se fait pas à pas. «Ces perspectives macroéconomiques positives offrent des opportunités pour la réduction de la pauvreté. La croissance projetée de l’économie suggère que la proportion de la population malgache vivant sous le seuil de pauvreté est susceptible de diminuer. L’incidence de pauvreté, basée sur une ligne de 1,90 USD par jour, devrait baisser de 75 % en 2018 à 73 % en 2020 ». Certes ce développement tant attendu ne se fera pas du jour au lendemain, mais les perspectives économiques actuelles laissent augurer un avenir meilleur. « L’augmentation des recettes fiscales et la réduction des transferts aux entreprises publiques peu performantes signifient qu’il y a plus de ressources disponibles pour fournir des services publics tels que l’éducation, la santé et les infrastructures publiques. Cependant, les données montrent que même si la croissance est importante, elle doit être inclusive pour avoir un impact sur la réduction de la pauvreté, soutenue par des institutions publiques solides ». Dans tous les cas, la tendance actuelle serait dans la continuité de ce chemin vers le développement inclusif. « À moyen terme, nous gardons une prévision de croissance économique positive » selon toujours la Banque Mondiale qui prévoit une croissance de 5,4% en 2019 et une moyenne de 5,0 %à moyen terme. « Ces perspectives de croissance reposent sur la prévision de croissance dans les économies avancées estimée à environ 3,0% du PIB à moyen terme, qui devrait appuyer une demande soutenue de biens et services malgaches. Les perspectives supposent également que l’économie profite de la réalisation du plan d’investissement ambitieux du gouvernement, et que l’environnement politique reste stable.
R.Edmond.