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mardi, juin 17, 2025
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Réduction de la mortalité maternelle et infantile : CARMMA, coup d’envoi à la mobilisation générale

L’engagement de la première dame qui a parrainé la CARMMA, et celui du Premier ministre et non moins ministre de la Santé Publique, en faveur de l’accélération de la réduction de la mortalité maternelle, néonatale et infantile, écrits dans un mémorandum.
L’engagement de la première dame qui a parrainé la CARMMA, et celui du Premier ministre et non moins ministre de la Santé Publique, en faveur de l’accélération de la réduction de la mortalité maternelle, néonatale et infantile, écrits dans un mémorandum.

Depuis une décennie, le taux de mortalité maternelle à Madagascar est resté quasiment stationnaire. Le ratio est de 240 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes.

10. Ce chiffre désormais connu du public malgache au cours des dernières années, représente le nombre de femmes qui décèdent chaque jour de causes liées à la grossesse et à l’accouchement. Un chiffre qui fait froid dans le dos, lorsqu’on évalue qu’en un mois, pas moins de 300 femmes malgaches sont mortes en donnant la vie. Nul besoin d’aller loin pour s’en rendre compte. Dans la région Analamanga, bien des localités se trouvent déjà dans une situation d’enclavement qui contraint les femmes enceintes à parcourir des dizaines de kilomètres pour trouver un centre de santé pour accoucher, ou tout simplement pour une consultation prénatale. Résultat : les accoucheuses traditionnelles, par leur proximité – mais également pour d’autres raisons – sont souvent préférées aux personnels qualifiés des formations sanitaires. Ainsi, 44,3% des naissances, soit moins de la moitié, sont assistées par un personnel de santé qualifié. En cas de complication, l’éloignement ne joue évidemment pas en la faveur des parturientes : elles décèdent et dans bien des cas, leur bébé aussi. Les causes de ces décès (en première ligne, le HPP ou hémorragie du post-partum) et les moyens pour les éviter sont pourtant bien identifiés et sont même évidents. La grossesse précoce, l’accouchement sans l’assistance d’un personnel qualifié, en font partie, ainsi que la non-adoption des moyens de contraception qui conduit aux grossesses non désirées et à l’avortement dont l’issue est, dans nombreux cas, tragique.

Mobilisation. Cette situation, Madagascar et l’Afrique la vivent depuis de nombreuses années. Elle est ainsi à l’origine de l’initiative du continent africain de se mobiliser pour amorcer une évolution positive. Le 7 mai 2009, l’Union Africaine a lancé à Addis-Abeba, en Ethiopie, la Campagne pour l’Accélération de la Réduction de la Mortalité Maternelle en Afrique (CARMMA) lors de la 4e session de la conférence des ministres de la Santé de l’Union Africaine. Depuis, 40 pays à travers l’Afrique ont adhéré à cette campagne et l’ont lancée au niveau national. Madagascar faisait partie des 6 pays qui ne l’ont pas encore lancée. Maintenant, c’est chose faite. Hier a eu lieu le lancement de la CARMMA à Madagascar, du 15 au 30 septembre, placée sous le thème « Ensemble, œuvrons pour la santé de la mère et de l’enfant ». L’objectif en est de favoriser le déclenchement d’une grande mobilisation pour l’amélioration de la santé de la mère et la survie de leurs bébés. Et ce, pour que les 26 décès néonatals sur 1000 naissances vivantes, encore d’actualité à Madagascar, diminuent.

« Feuille de route ». Ainsi, la Grande Ile emboîte le pas à 40 autres pays d’Afrique dans la mise en œuvre de la CARMMA. Membres de gouvernement, parlementaires, chefs religieux, leaders traditionnels, personnels médicaux et agents de santé, et de nombreux autres acteurs, ont répondu présents à la cérémonie de lancement d’hier. Désormais, il s’agira d’accroître la disponibilité et l’utilisation des services de soins de santé publique de qualité, incluant ceux concernant la santé sexuelle et reproductive. En effet, le volet planning familial est incontournable. Il permet de prévenir un décès maternel sur 3 et 1 décès néonatal sur 10. « Il ne s’agit pas de mettre en place des stratégies nouvelles, mais de mettre en œuvre de manière effective et de renforcer celles déjà existantes », explique le directeur général de la Santé au sein du ministère de la Santé Publique. Force est de constater, en effet que les stratégies destinées à la réduction de la mortalité maternelle existent mais les failles résident dans leur coordination et leur mise en œuvre. La CARMMA sera destinée à réaffirmer les volontés politiques et à intensifier les efforts. Maintenant, Madagascar se devra de veiller à la coordination et à l’harmonisation des interventions sur la base d’une « feuille de route », gérée localement.

Hanitra R.

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