Les dirigeants actuels du ministère de la Justice décident de prendre le taureau par les cornes pour faire bouger les lignes et aboutir à l’amélioration de la perception de la justice en abordant en profondeur la réforme.
Fin de la récréation. « Ne nous traînons plus dans des discours stériles mais abordons le développement du pays », a tonné Johnny Andriamahefarivo, ministre de la Justice et garde des sceaux, lors de la remise des nouveaux équipements informatiques à la Cour suprême et à la Haute cour de justice. En fait, son département, qui promet une réforme du secteur, compte mettre en place une justice dynamique et accessible à tous. « Une justice qui applique la loi et l’équité, et qui répond aux attentes de la population la plus démunie et aux enjeux et défis économiques, notamment la sécurisation des investissements », a-t-on indiqué. Pour ce faire, le ministère compte, entre autres, « accélérer les procédures judiciaires et améliorer la qualité des services publics au sein du département de la justice », soutient son secrétaire général, Herilaza Imbiki. Dans ce cadre, l’amélioration de l’accessibilité et du rapprochement des citoyens à la justice est « une des priorités », affirme-t-il.
Sécurité. En matière de sécurisation dans le pays, la Justice est parfois pointée du doigt dans ces vagues de dénonciations, ces scandales et abus en tous genres. Lors de la dernière rencontre des députés avec le gouvernement à la Chambre basse, certains élus n’ont pas mâché leurs mots pour tirer à boulets rouges sur le personnel de la justice qui est accusé de laxisme, voire de connivence avec certains malfaiteurs. Mais du côté de Faravohitra, on veut rassurer que « la justice veut contribuer à la restauration de la sécurité et de la paix sociale dans le pays en prêtant une démarche inclusive et participative ». C’est dans ce cadre que le ministère entend restaurer la discipline à tous les niveaux et améliorer les conditions de travail des acteurs au sein du ministère de la justice. Par ailleurs, une inspection au niveau des Cours et juridictions s’ensuivra afin d’éviter les dysfonctionnements, toujours selon le secrétaire général du ministère. Sans oublier l’amélioration de la qualité et de la compréhensibilité des décisions de justice.
Ressources propres. Le chantier de la réforme de la Justice est énorme mais les nouveaux dirigeants, qui veulent lutter contre le poids du passé, affichent une détermination pour progresser dans ce terrain particulièrement délicat. On entame la réforme dans son aspect institutionnel, soutient le secrétaire général, mais on investit aussi dans les infrastructures. Raison pour laquelle le ministère a beaucoup décaissé de ses ressources propres internes, a-t-on signalé. Redynamisation des camps pénaux, mise aux normes des conditions de détention afin de respecter les droits humains, projet de nouvelles constructions de tribunaux et de prisons, réhabilitation des bâtiments en état de délabrement… sont en cours pour matérialiser les réformes.
Rija R.