
Les écoles privées se sentent lésées et pointent du doigt les réformes entreprises pour la session du baccalauréat 2021. Les établissements publics et privés n’ont pas été mis sur le même pied d’égalité et les élèves servent de « cobayes», selon les responsables de ces écoles
Une réforme boîteuse. C’est ce dont la plateforme des directions nationales de l’enseignement privé (DNP) qualifie les différentes réformes prévues dans le système éducatif. Elle pointe du doigt les démarches unilatérales entreprises par l’Etat dans la mise en place des nouvelles séries au baccalauréat (L-S-OSE) . C’est durant leur déclaration qui s’est tenue hier à l’Institution Marthe Hervé que la DNP a soulevé les maux qui minent l’enseignement privé. Concernant ces nouvelles séries , cette plateforme a fait savoir qu’une centaine d’établissements servent actuellement de « cobayes » pour la mise en œuvre de cette réforme . « Les séries A, C et D seront maintenues mais en même temps, des candidats se présenteront aussi pour les séries L , S et OSE (Organisation-Société- Economie). Aucune formation n’a été pourtant dispensée aux enseignants qui vont enseigner la série OSE qui comportera aussi une nouvelle matière dénommée SES (Sciences Economiques et Sociales). Faute de formation, ce sont les professeurs d’Histoire-Géographie qui enseignent cette nouvelle matière » , déclare le secrétaire général de la DNP, Justin Rakotoniaina. Il ira même jusqu’à dire que ce nouveau programme a été présenté le 1er octobre 2020 mais n’a pas eu l’aval des participants à la réunion.
Décision sans retour. De l’autre côté, le ministère de l’Education nationale (MEN) a indiqué que ces nouvelles séries sont expérimentées par 218 lycées. Cependant, le Directeur général en charge de la pédagogie auprès dudit ministère, Andriamiakatsilavo Raoniherijaona, a souligné que dans un premier temps, cette phase d’expérimentation ne concerne que les établissements scolaires publics. A l’entendre, les formations dispensées par le ministère ne concernent ainsi que les enseignants au niveau de ces lycées pilotes. Il a aussi indiqué qu’aucune difficulté majeure n’a été soulevée jusqu’à présent par rapport à la mise en œuvre des nouvelles séries au baccalauréat.
Flou. Outre ces nouvelles séries, la DNP a aussi fait savoir que plusieurs points doivent être encore éclaircis dans la réforme de l’éducation. Il y a entre autres l’éducation fondamentale de neuf ans, le calendrier scolaire, les programmes d’étude, les frais alloués aux CEPE et BEPC ou encore la langue d’enseignement. « Nous avons demandé à rencontrer notre ministre de tutelle quatre à cinq fois mais nos efforts ont été vains. Nous sommes toujours pris au dépourvu par rapport aux réformes entreprises » , renchérit Justin Rakotoniaina. Bien que les inscriptions à ces deux examens officiels soient gratuits, cette plateforme a indiqué que des responsables auprès des circonscriptions scolaires soutirent encore des frais aux établissements privés.
Narindra Rakotobe