Les changements de têtes au niveau de la Direction de la JIRAMA figurent parmi les actions prévues pour redresser cette compagnie d’eau et d’électricité, dans le cadre du PARSE (Programme d’appui à la réforme du secteur de l’énergie).
Réunis le 25 novembre dernier à Abidjan, les membres du Conseil d’administration du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) ont donné son feu vert, au financement du Programme d’appui à la réforme du secteur de l’énergie (PARSE) à Madagascar. Ce programme, financé à hauteur de 19 millions USD sur le Fonds africain de développement (FAD), soit 63,3 milliards d’Ariary, vise à améliorer les performances du secteur de l’énergie. A noter qu’après être intervenue à Madagascar en avril dernier, aux travers du Programme d’appui à la réforme de la gestion économique (PARGE), la BAD a choisi de cibler son appui sur le secteur de l’énergie et plus spécifiquement pour la JIRAMA, auquel l’Etat malgache alloue 300 milliards d’Ariary, cette année et 250 milliards d’Ariary en 2017, ce qui représente une grande part des dépenses courantes de fonctionnement. Pour ce faire, le PARSE vise, d’une part, l’amélioration du cadre de gouvernance et de la gestion financière de la JIRAMA et, d’autre part, l’amélioration de l’efficacité de la production d’électricité ainsi que la réduction des délestages.
Priorité. La mise en place d’un nouvel organigramme pour la JIRAMA, l’adoption d’un décret relatif à la lutte contre la fraude ainsi que diverses mesures de réduction des coûts de production de l’électricité et d’augmentation du taux de recouvrement des recettes, sont prévues dans le cadre du Programme. Pour le Groupe de la BAD, le PARSE répond à deux de ses cinq grandes priorités ou High-5 : « Eclairer et fournir de l’énergie à l’Afrique » et « Améliorer la qualité de vie des populations africaines ». Il s’inscrit également dans la droite ligne de son « New Deal » pour l’énergie en Afrique (2016-2025), dont le renforcement des sociétés d’électricité est l’un des volets. Le PARSE est, par ailleurs, aligné sur le pilier I du Document de stratégie intérimaire 2014-2016 de la Banque pour Madagascar, à savoir le « renforcement de la gouvernance ». Il répond aux priorités de la Stratégie décennale de la Banque (2013-2022), notamment en termes de développement des infrastructures, de promotion du secteur privé et de la bonne gouvernance ; et présente cohérence avec la Stratégie de la BAD pour remédier à la fragilité et renforcer la résilience en Afrique (2014-2017). La situation des finances publiques de Madagascar reste cependant fragile et le gouvernement poursuit les réformes qui lui permettront de rationaliser la dépense publique et ainsi générer un espace budgétaire favorable à une croissance économique forte et inclusive.
Présente à Madagascar depuis 1977, la Banque affiche à ce jour un portefeuille de 88 opérations, représentant un investissement cumulé de quelque 1,82 milliard USD, dont 25 % sont dévolus au secteur de l’agriculture, crucial sur la grande île. Suivent, par ordre d’importance, les secteurs de la gouvernance, des transports, du social, celui de l’eau et l’assainissement, et enfin le secteur privé.
Antsa R.