La possible installation de réfugiés syriens à Madagascar a provoqué une levée de boucliers telle dans une partie de l’opinion qu’elle devrait faire réfléchir le régime. L’information avait été livrée au conditionnel, mais la réaction du porte-parole du gouvernement a été virulente. La dureté des propos masque un embarras provoqué par la levée d’un lièvre qui aurait été bien dissimulé.
Réfugiés syriens : une véritable levée de boucliers
La nouvelle que notre journal a lancée a provoqué un tollé parmi les internautes et une pétition a même été lancée pour s’opposer à cette initiative si elle était avérée. Le porte-parole du gouvernement s’est senti obligé de réagir, mais le communiqué qu’il a rédigé n’apporte aucun démenti à l’information fournie. Le ton utilisé est bien senti et on sent une certaine menace pointée dans les termes utilisées. Néanmoins, on aurait aimé qu’il vienne du plus haut sommet de l’Etat. Le terme de désinformation utilisé est inexact puisqu’à l’origine de l’article, il y a cet appel d’offre lancé par les Nations Unies. L’information a été creusée par le journaliste et il a pu la livrer. Il a fait son travail d’investigation de manière sérieuse. Un de nos confrères chroniqueur sur une chaîne de télévision privée s’est demandé si le pouvoir n’avait pas laissé filtrer cette nouvelle pour voir son effet sur l’opinion. Si cela est vrai, il est maintenant édifié. Dans le contexte actuel, la majorité de nos concitoyens est réfractaire à l’idée d’accueillir des réfugiés. Non pas qu’ils manifestent un réflexe xénophobe, mais ils estiment que l’Etat devrait plutôt se préoccuper de la pauvreté ambiante. La presse en général a commenté cette information et certains journalistes ont même extrapolé, en parlant des fonds mis à disposition de l’Etat si l’affaire était conclue. Pour le moment, on en est là. Comme nous le disions plus haut, un lièvre a été levé et nous allons voir quelle suite lui sera donnée.
Patrice RABE