A mi-mandat, le président Hery Rajaonarimampianina n’entend pas lâcher prise et est décidé à occuper le terrain médiatique pour effacer les effets des articles publiés par les journalistes, ces derniers temps. Les observateurs affirment qu’il ne veut pas voir son bilan terni par les multiples critiques et dénonciations d’une presse jouant parfaitement son rôle.
Le régime décidé à Redorer son blason
Jamais la presse malgache n’a été aussi active dans la dénonciation des tares du régime. Elle avait été accusée auparavant d’être partisane et de ne pas aller très loin dans les interpellations du régime. La refonte du code de communication qui avait été élaboré lors d’un atelier auquel avaient pris part toutes les parties prenantes a provoqué cette réaction vigoureuse du monde de la presse. Ce code remanié que les journalistes et patrons de presse juge liberticide a été adopté par une minorité de députés sans possibilité pour la profession d’en discuter avec le pouvoir. La pression des médias a été très forte et continue et elle a eu un certain impact auprès d’une population exaspérée par les difficultés de la vie quotidienne. On a pu le constater lors de la manifestation organisée par les journalistes membres du mouvement pour la liberté d’expression. La foule qui s’était rassemblée en ville était prête à, en découdre avec les forces de l’ordre, mais nos confrères ont sagement préféré se disperser pour ne pas être accusés de fauteurs de troubles. Le combat mené par le monde de la presse s’est recentré sur la critique du code de la communication et sur les travers du régime. Ce dernier a décidé de réagir : il a engagé la lutte sur le plan médiatique. Les journaux qui lui sont favorables ont dans un premier temps tiré à boulets rouges sur les journalistes les plus engagés dans le mouvement pour la liberté d’expression. Le terme de « mercenaires politiques » est revenu à plusieurs reprises. Mais on apprend que l’accent sera désormais mis sur les réalisations du régime. Toute la panoplie d’une véritable propagande sera utilisée.
Patrice RABE