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mardi, mai 13, 2025
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Régime HVM : Dérives dictatoriales

Pas plus tard que lundi dernier, Amnesty international a interpellé le pouvoir par rapport au non-respect des droits humains à Madagascar.

Trois ans et demi après l’accession au pouvoir du président Hery Rajaonarimampianina, aucune manifestation publique n’a pu se tenir, à l’exception des meetings organisés par le parti au pouvoir notamment à Toliara et à Fianarantsoa. En effet, depuis le 25 janvier 2014, le jour de son investiture à Mahamasina, le « Hery Vaovao ho an’i Madagasikara » use et abuse de ses prérogatives de puissances publiques pour mater toutes les manifestations. Jusqu’ici, aucune revendication syndicale n’a obtenu satisfaction. Le HVM est devenu un très grand spécialiste des manœuvres « politiques » visant à diviser les syndicalistes et les mouvements syndicaux. C’est le cas notamment des employés d’Air Madagascar, du Syndicat des greffiers, des agents pénitentiaires et actuellement du Syndicat des Magistrats de Madagascar où le risque de l’essoufflement du mouvement n’est pas à écarter. Contrairement à ce qui s’est passé durant les deux journées d’indignation observées les 8 – 9 juin derniers, la grève de 7 jours entamée actuellement par le SMM n’est pas suivie à 100%. Depuis quelques temps, des magistrats lancent une campagne de communication à travers la presse pour « dénigrer » Fanirisoa Ernaivo et les autres membres du bureau du SMM. Le régime ne cesse de jouer le rôle du pompier pour chaque manif.

Projet d’arrestation. Aux yeux de bon nombre d’observateurs, le « Hery Vaovao ho an’i Madagasikara » est en train de se verser dans de véritables dérives dictatoriales. L’ancien président Marc Ravalomanana l’a d’ailleurs évoqué au cours de sa dernière conférence de presse. En effet, le HVM utilise un véritable rouleau compresseur militaire qui n’hésite pas à passer outre le cadre de la légalité pour défendre les intérêts des tenants du pouvoir. Pour ne citer que ce qui s’est passé samedi dernier lors de la « grande mobilisation » prévue par le parti « Tiako i Madagasikara » dans le cadre de la célébration de son 15è anniversaire. Le meeting a été annulé par un Arrêté pris au dernier moment par la Préfecture de Police d’Antananarivo. Et ce, même si les « zanak’i Dada » ont obtenu gain de cause auprès du tribunal administratif suite à une requête aux fins de sursis à exécution de la décision d’annulation de l’autorisation déjà accordée par la même Préfecture de Police. Interdits d’entrer au stade municipal de Mahamasina et ayant prévu de se rendre sur la place du 13 mai, les partisans de l’ancien président ont été dispersés à coups de gaz lacrymogènes. Suite à cet événement, des rumeurs sur l’existence d’un projet d’arrestation contre Marc Ravalomanana circulent depuis le début de semaine.

Mode opératoire. L’on peut citer également parmi les abus des forces de l’ordre, le cas de l’ancien leader du mouvement estudiantin, Jean Pierre Randrianamboarina qui a été tabassé et traîné par terre par des éléments de l’Emmoreg le 31 août 2015 alors qu’il participait à une manifestation contre la suspension des cours à Ankatso. La vidéo des violences inouïes qui ont engendré cette affaire a d’ailleurs fait le tour des réseaux sociaux. Le 12 juillet 2016, le HVM a eu recours à la force lorsque les journalistes ont souhaité organiser un « diabe » depuis Ankorondrano jusqu’à la stèle de l’Ordre des Journalistes de Madagascar à Soarano pour dire non à l’adoption du Code de la Communication médiatisée. A rappeler également l’affaire Faniry Razafimanantany, le leader du mouvement AFP qui a été poursuivi pour détention illégale d’armes après avoir appelé les Tananariviens à une manifestation de rue à Analakely le 19 août 2016. Son domicile à Anjanahary a d’ailleurs été perquisitionné par les forces de l’ordre le même jour. A chaque manif annoncée, les camps militaires sont toujours consignés. C’est devenu la règle depuis le début de cette quatrième République. Si l’on se réfère au mode opératoire des tenants du régime, aucune manifestation ne sera autorisée durant ce premier mandat du président Hery Rajaonarimampianina. Toute manifestation sur la voie publique est considérée comme une manœuvre de déstabilisation. Pas plus tard que lundi dernier, Amnesty international a interpellé le régime par rapport au non-respect des droits humains à Madagascar. Selon le Directeur du Programme Afrique Australe de cette entité, « la situation en matière de droits humains est en train de se dégrader fortement car, de toute évidence, l’Etat de droit n’est pas respecté ». Il a également dénoncé l’absence de poursuite judiciaire contre les forces de l’ordre commettant des exécutions extrajudiciaires. Les tenants du pouvoir devraient changer leur comportement pour soigner l’image de la Grande île vis-à-vis de la Communauté internationale.

Davis R

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