Si on se réfère à la Constitution, le nouveau président doit prendre fonction avant le 25 janvier 2019.
La situation politique avance à vitesse grand « V ». La trêve politique est loin d’être respectée dans le cadre de la semaine sainte. Pas plus tard que samedi dernier, un attentat à la bombe artisanale a visé le siège du parti HVM à Antanimena. Aussitôt, les leaders du parti au pouvoir, en l’occurrence le Chef de Région Analamanga et non moins Coordonnateur du HVM, Ndrantonomena Rakotonanahary, ont réagi en déduisant que « c’est une attaque à caractère politique dont l’objectif est d’affaiblir le Hery Vaovao ho an’i Madagasikara en cette période pré-électorale ». Quoi qu’il en soit, bon nombre d’observateurs considèrent cet attentat au siège du parti HVM comme « un cinéma » ou « une manœuvre visant à reporter les élections ». Depuis samedi, on remarque un déploiement massif des forces de l’ordre dans le centre ville et au niveau de plusieurs quartiers d’Antananarivo. Les observateurs se demandent si ces mesures ont été prises pour maintenir l’ordre et la sécurité en cette période de la fête des Pâques, ou bien, par la présence massive des militaires, gendarmes et policiers sur le terrain, les tenants du régime cherchent à entretenir un sentiment d’insécurité permanent dans le dessein de justifier un éventuel report des élections. D’ailleurs, depuis quelque temps, les communicateurs du « Hery Vaovao ho an’i Madagasikara » se penchent vers cette option en affirmant chaque fois que les élections ne peuvent pas se tenir dans un climat de tension. D’après eux, « afin d’éviter une nouvelle crise, la réconciliation nationale devrait être finalisée avant le scrutin ». Certains avancent même l’idée d’une nouvelle Transition.
« Gidragidra ». La semaine dernière, un sénateur français qui était de passage à Madagascar a évoqué la nécessité d’une période transitoire pour assurer la tenue des élections dans un climat apaisé. Nul n’ignore que les tenants du pouvoir ont toujours cherché une échappatoire en proposant dans un premier temps l’organisation d’un référendum constitutionnel avant la Présidentielle. Une proposition qui a été rejetée par l’ensemble des acteurs politiques, la Société civile et la Communauté internationale. En tout cas, évoquant l’insécurité et une situation de troubles pour justifier un éventuel report du scrutin serait aberrant. On sait que mis à part l’insécurité généralisée qui n’a aucun lien avec la politique, et outre les débats houleux à l’Assemblée nationale dans le cadre du processus d’adoption des textes électoraux, le climat politique est plutôt stable. Ce sont les tenants du régime qui ne cessent de provoquer une situation de troubles en lançant un véritable acharnement politique à l’encontre de leurs adversaires potentiels tels que les Marc Ravalomanana et Orlando Robimanana. Quoi qu’il en soit, le « Hery Vaovao ho an’i Madagasikara » devrait savoir que par nature, et ce, même dans les pays avancés tels que les Etats-Unis et la France, une élection engendre toujours un « gidragidra », tout en respectant le cadre de la légalité. Cependant, le scrutin devrait toujours se tenir dans le respect strict du cadre constitutionnel. Si l’on se réfère à la Constitution, le nouveau président doit prendre fonction avant le 25 janvier 2019. Un report serait donc anticonstitutionnel, en revanche, une élection anticipée constitue une pratique courante. Le président peut écourter son mandat mais il ne peut en aucun cas le prolonger. D’ailleurs, il y a déjà eu un antécédent en 2006, sous l’ère Marc Ravalomanana.
Davis R