Quand on considère les actualités nationales, on a l’impression de tourner en rond. La monotonie semble s’être installée dans la vie politique. Le face-à-face pouvoir-opposition s’apparente à un vaudeville qui ne fait pourtant pas rire, chaque camp se renvoyant successivement la balle à propos du marasme qui règne dans le pays.
Régime et opposition renvoyés dos à dos
La crise que nous vivons actuellement est profonde. Le régime du président Hery Rajaonarimampianina ne peut pas le nier, tout comme il ne peut pas nier sa responsabilité dans sa mauvaise gestion. Depuis plus de deux ans et demi, il a adopté un attentisme qui a exaspéré une population plongeant lentement, mais inexorablement dans la misère. Il n’a pas pris à bras le corps les problèmes qui se présentaient et les clignotants ont viré un à un au rouge. Aujourd’hui, il se dit déterminé à redresser la situation. Les opposants qui avaient déserté le devant de la scène politique auparavant se sont sentis pousser des ailes et ont donné de la voix pour pointer du doigt toutes les tares du régime. Mais ils ont beau jeu de le faire, car ils ne sont pas en charge de la conduite des affaires. La plupart ont été auparavant au pouvoir et ils n’ont pas été des modèles d’efficacité aux postes qu’ils ont occupés. La partie de ping pong verbale à laquelle pouvoir et opposition se livrent semble laisser de marbre une opinion qui est totalement blasée et écoute avec un certain sourire les critiques des uns et les justifications des autres. L’optimisme des zélateurs du régime applaudissant le prochain déblocage de millions de dollars contraste avec le pessimisme des opposants qui brossent un tableau très sombre de l’avenir du pays. Le pouvoir, pour l’instant, est confiant dans sa manière de gérer la situation. Il contrôle parfaitement les forces de sécurité qui n’ont jamais été aussi visibles. Il fait tout pour que les jeux de la CJSOI soient une réussite. Mais pour le moment, l’opinion renvoie dos à dos régime et opposition.
Patrice RABE