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Régime Rajaonarimampianina : Trois ministres de la Sécurité publique en trois ans

Tout au long de sa tournée de campagne électorale en 2013, le candidat « numéro 3 » Hery Rajaonarimampianina s’est engagé pour « le rétablissement rapide et strict de la sécurité aussi bien dans les grandes villes que dans les brousses ». La question de l’insécurité figure parmi les promesses non tenues de l’homme fort du « Hery Vaovao ho an’i Madagasikara ». En effet, depuis 2014, l’insécurité a atteint un niveau très élevé. Des cas de meurtres, de kidnappings, d’attaques à mains armées, de vols et de viols sont relatés quotidiennement par les médias. Sans parler des attaques des « dahalo » et des attaques sur les routes nationales. Chaque région a sa particularité en matière d’insécurité. Problèmes des « foroches » à Antsiranana, les attaques à mains armées, les pickpockets et les vols à la tire à Antananarivo et à Toamasina. De plus en plus de jeunes se versent dans la délinquance et la criminalité. Les « Raiamandreny » et les autorités semblent impuissants face à ce fléau. Plus d’un accusent l’Etat d’être incapable d’assumer son rôle qui est de garantir la sécurité et la sûreté de la population. Il faut toutefois reconnaître que la recrudescence actuelle de l’insécurité est l’un des stigmates de la crise qui a miné la Société malgache. L’instabilité politique a engendré un malaise profond et a rompu la confiance entre dirigeants et dirigés. Bien malgré les efforts fournis par des institutions spécifiques telles que le Bianco et le SAMIFIN, la corruption est devenue monnaie courante au niveau de l’Administration malgache et de la Société en général. Cette situation peut, peut-être expliquer la recrudescence actuelle des cas de Justice populaire.  

Ethique et déontologie. Quoiqu’il en soit, bon nombre d’observateurs estiment que le régime Rajaonarimampianina n’a pas encore trouvé les solutions adéquates aux problèmes d’insécurité. Bien malgré les différents ateliers et séminaires qui ont été organisés, en l’occurrence du Séminaire national sur la Réforme du Secteur Sécurité (RSS), l’insécurité persiste encore. Le régime et les hauts responsables des forces de l’ordre semblent être perdus dans leurs démarches. C’est ce qui explique certainement les changements incessants de hauts responsables au niveau des forces de l’ordre. Pour ce qui est de la Police nationale, l’on compte trois ministres en l’espace de trois ans. Le Contrôleur Général de Police Randimbisoa Blaise Richard était le premier ministre de la Sécurité publique de la Quatrième République. Nommé au mois d’avril 2014 lors de la formation du premier gouvernement dirigé par le Premier ministre Kolo Roger, il est resté deux ans à ce poste. Sa nomination a été abrogée lors de la formation du gouvernement Olivier Mahafaly Solonandrasana au mois d’avril 2016. Randimbisoa Blaise Richard a été remplacé par la suite par le Contrôleur Général de Police Anandra Norbert qui vient d’être limogé suite à l’affaire Befandriana Nord. Anandra Norbert lui, est resté à la tête de la Sécurité publique pendant un peu moins de 10 mois. L’actuel ministre de la Sécurité publique, Mamy Jean-Jacques Andrianisa, nommé au cours du Conseil des ministres de jeudi dernier, aura donc fort à faire, ne serait-ce que pour restaurer le respect de l’éthique et de la déontologie au niveau de la Police nationale et de regagner la confiance de la population. Nommé depuis quelques jours seulement, il ne figurera certainement pas dans la liste des membres du gouvernement qui vont devoir quitter le navire gouvernemental lors du prochain remaniement gouvernemental. 

Randimbisoa Blaise Richard

Né le 20 février 1957 à Morafenobe Mahajanga, le Contrôleur Général de Police Randimbisoa Blaise Richard est marié et père de trois enfants. Il est entré dans l’Administration malgache en avril 1981, en tant qu’Officier de Police stagiaire. De 1981 à 1985, il a été le Chef de la 1re Section de la Brigade criminelle. Il a ensuite été affecté à Ambalavao, puis à Fianarantsoa en tant qu’Adjoint du Commissaire centrale, avant d’être affecté de nouveau à Antananarivo pour diriger la Première Compagnie des Forces d’Interventions de la Police. De 2002 à 2009, il a été le Chef de Service Interrégional des Renseignements et du Contrôle de l’immigration et de l’Emigration de Toamasina. Avant d’accéder au gouvernement, Randimbisoa Blaise Richard a été le Directeur de l’Ecole Nationale des Inspecteurs et Agents de Police d’Ivato. A noter que l’ancien ministre de la Sécurité publique dispose d’un diplôme de formation pour le « Cours de surveillance et filature » délivré par le « Federal Bureau of Investigation » (FBI), d’un certificat de stages pour le « Recrutement des agents de renseignements ou informateurs délivré par la Direction de la Surveillance du Territoire française (DST), ainsi qu’un certificat de formation des formateurs en matière de Droits de l’Homme délivré par le Haut Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme. Le passage de Randimbisoa Blaise au ministère a été marqué par la recrudescence des attaques à mains armées dans plusieurs quartiers d’Antananarivo et plusieurs cas de kidnappings dont celui des jeunes Annie et Arnaud à Toamasina.  

Anandra Norbert

Sortant de l’Ecole Nationale Supérieure de la Police, le Contrôleur Général de Police Anandra Norbert est issu de la 9e Promotion d’élèves Commissaires. Il faisait partie de la Promotion « Ampinga » de 1992 – 1994. En février 2015, il a été nommé Directeur Provincial de la Sécurité Publique de Fianarantsoa auprès du ministère de la Sécurité Publique, par le Contrôleur Général de Police Blaise Richard Randimbisoa, l’homme qu’il remplace par la suite, au sein du gouvernement. Le décret relatif à la nomination d’Anandra Norbert au poste de ministre de la Sécurité publique a été abrogé durant le Conseil des ministres de jeudi dernier. Son limogeage fait suite à l’explosion de l’affaire Befandriana Nord. Son passage au ministère de la Sécurité publique a d’ailleurs été marqué par plusieurs cas de vindictes populaires qui se sont succédé presque sur toutes les régions de la Grande île, mais aussi par plusieurs cas de bavures policières. 

Mamy Jean-Jacques Andrianisa

Ayant occupé le poste de Directeur des Renseignements et du Contrôle de l’immigration et de l’émigration depuis 2012 jusqu’à sa nomination, le nouveau ministre de la Sécurité publique, Mamy Jean-Jacques Andrianisa est considéré comme l’un des grands spécialistes malgaches dans le domaine des Renseignements. En 30 ans de service au sein de la Police nationale, il a toujours travaillé dans ce domaine en tant qu’Officier au Service central de surveillance du territoire au début de sa carrière. Il a également été l’Adjoint du Directeur des opérations du « Central Intelligence Service » (CIS); ensuite, il a été le Directeur, puis Directeur général de ce département. Mamy Jean-Jacques Andianisa dispose de nombreux diplômes et certificats qu’il a reçus suite à des formations et ateliers qu’il a assisté dans plusieurs pays étrangers, entre autres, sur la gestion des frontières, l’intelligence service, sur la lutte anti-terroriste et sur les trafics des migrants. Connu comme étant un homme discret et très expérimenté, le nouveau ministre doit prioriser la restauration de la discipline, du Code d’éthique et de la déontologie au sein de la Police nationale. Et ce, afin de regagner la confiance de la population.  

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