
Contrairement à son prédécesseur qui avait mis 2 mois et 18 jours après son investiture le 25 janvier 2014 pour nommer le premier PM de la Quatrième République le 12 avril de la même année, le nouveau Président de la République ne tarde pas à mettre le train en marche.
TGV. C’est l’abréviation de « Tanora malaGasy Vonona » qui compte « Travailler à Grande Vitesse ». Sans laisser le temps au temps. Tout de suite après son investiture ce samedi 18 janvier, le nouveau Président de la République procèdera à la nomination du Premier ministre qui lui aura remis au préalable, sa démission et celle de son gouvernement. Et ce, en application de la Décision en date du 25 mai 2018 de la HCC qui avait arrêté en son article 5 que « le Premier ministre, Chef du gouvernement (…) reste en fonction jusqu’à l’investiture du nouveau Président de la République ».
« Pas de session extraordinaire ». Le PM du second quinquennat sera nommé conformément à l’article 54 de la Constitution qui dispose que « le Président de la République nomme le Premier ministre présenté par le parti ou le groupe de partis majoritaire à l’Assemblée nationale ». Sur la forme, le président de la HCC, Jean Eric Rakotoarisoa de préciser que « point n’est besoin de convoquer l’Assemblée nationale en session extraordinaire ». Une manière de dire et il le dit expressément qu’ « il faut et il suffit que les députés représentant le parti ou le groupe de partis majoritaire au sein de la Chambre basse présentent au Président de la République un ou des noms ». Selon le président de la HCC, Jean Eric Rakotoarisoa, « le nombre de noms à proposer n’est pas limité ».
« En bonne position ». Qui sera le nouveau locataire de Mahazoarivo ? De source informée, le PM sortant Ntsay Christian serait « en bonne position ». Son principal atout, c’est d’avoir réussi à mener jusqu’au bout le processus électoral, malgré les embûches et les tentatives de torpillage, pour ne rappeler que le recours demandant la suspension et/ou l’annulation du décret portant convocation des électeurs pour le premier tour de scrutin du 7 novembre 2018. L’élection présidentielle serait tombée à l’eau ou aurait été reportée à une date ultérieure si le Conseil d’Etat avait suspendu ou annulé le décret attaqué par le collectif des 21 candidats. Une manœuvre visant à torpiller le processus électoral qui a été déjouée grâce notamment au Commissaire général de la loi, Rakotomandimby Benjamin Alexis qui n’avait pas suivi le siège. L’investiture du nouveau Président de la République élu n’aurait pu se tenir ce 19 janvier si Tabera Randriamanantsoa et consorts avaient réussi leur coup pour ne pas dire leur… coût.
Pas de code nucléaire. Concernant le gouvernement, on croit savoir que les 22 membres seront connus ce mercredi 23 janvier. Un « Alarobia tsy miverina » comme le second tour de scrutin du 19 décembre 2018 qui a aussi fait l’objet de requêtes en annulation auprès de la HCC qui les a déclarées non fondées lors de la proclamation des résultats officiels. L’occasion pour le président de la haute juridiction et non moins constitutionnaliste de rappeler le principe de la laïcité de l’Etat qui consacre la séparation de l’Eglise et de l’Etat. « Moi aussi, je suis un Chrétien, mais il faut séparer le pouvoir politique et la religion », réitère-t-il. « Libre à ceux qui me qualifient de « devoly », relativise le président de la HCC pour qui « le diable est dans les détails ». Une expression que l’on doit à Nietzche pour qui il suffit du moindre détail mal géré pour tout faire capoter. C’est pour cela que Jean Eric Rakotoarisoa a tenu à rappeler les fondamentaux et les détails entourant le cérémonial. Aussi bien pour l’investiture de samedi que pour la passation prévue demain. « C’est la transmission des dossiers et des informations confidentielles », explique-t-il. Non sans ajouter avec un brin d’humour que « chez nous, il n’y a pas de codes de sécurité nucléaire à transmettre entre le président sortant et le président entrant ».
« Tsy mandry andro, tsy mandry alina ». Littéralement, ne dort ni le jour ni la nuit. C’est le cas du nouveau Président de la République qui ne dort souvent qu’à 3 heures du matin, à cause des entretiens avec les pressentis membres du gouvernement. Avec un contrat-programme pour chaque ministrable. Les consultations seront reprises par le nouveau locataire de Mahazoarivo, pour respecter l’article 54 in fine de la Constitution qui prévoit que « Sur proposition du Premier ministre, il nomme les membres du gouvernement ». Il, c’est le Président de la République dont l’agenda comporte aussi des entretiens avec les invités de marque qui débarquent à partir d’aujourd’hui pour la cérémonie d’investiture du précurseur de l’IEM qui rime avec « Travaux à Grande Vitesse ».
R. O