Un nouveau projet qui s’intitule « Beampingaratsy national protected area », est lancé à Taolagnaro dans la région Anosy après avoir remis les Schémas d’Aménagement Communal (SAC) pour sept communes riveraines de cette Aire Protégée.
Financé par Rainforest Trust à hauteur de 1,5 millions USD, il est mis en œuvre par NITIDAE Madagascar à travers le projet Talaky, financé par l’Agence Française de Développement sur une période de cinq ans. « L’objectif de ce projet sous tutelle du ministère de l’Environnement et du Développement Durable consiste à assurer la conservation de la biodiversité au sein de cette nouvelle Aire Protégée Beampingaratsy tout en contribuant au développement durable des collectivités territoriales décentralisées riveraines. Nous prêtons mains fortes à la réalisation de ce projet étant donné que la protection des écosystèmes forestiers et la gestion durable des Aires Protégées ainsi que l’atténuation des impacts du changement climatique sont inscrits dans le plan de développement de la région », a évoqué Jocelyn Raharimbola, le Gouverneur de la région Anosy, lors du lancement officiel de ce projet à Taolagnaro.
Implication des communautés
Il faut savoir que la nouvelle Aire Protégée Beampingaratsy, étalée sur une superficie totale de 124 345ha, regorge 208 espèces faunistiques et 205 espèces floristiques, et ce, avec un taux d’endémicité de l’ordre de 70%, suite à un inventaire réalisé par le projet Talaky dans ce site. Cependant, elle est actuellement menacée en raison de la surexploitation forestière et les pressions exercées par les communautés locales en vue de pratiquer le « tavy », entre autres, sans oublier le développement des exploitations minières illicites. « Face à cette situation, le projet « Beampingaratsy national protected area », vise à assurer la gestion durable de cette nouvelle Aire Protégée tout en améliorant le niveau de vie des communautés villageoises riveraines. En effet, la mise en place des patrouilles régulières ne suffit plus pour protéger les ressources forestières. Il faut l’implication de ces communautés de base qui les exploitent pour des raisons de survie en leur appuyant à développer des activités génératrices de revenu à titre de mesures alternatives. Des activités de plantation de vanille et de culture de riz, y seront entre autres, lancées au profit de ces communautés de base », a expliqué le Coordonnateur de ce nouveau projet, Rakotondrasoa Andrianamenosoa.
Trois ressources d’eau
La conservation de la NAP Beampingaratsy contribue à la protection des ressources en eau de la région Anosy. Par ailleurs, « des inventaires des espèces faunistiques et floristiques seront poursuivis à part le renforcement de la veille par satellite des ressources forestières. Avant cela, une délimitation exacte de Beampiangaratsy suivant les Schémas d’Aménagement Communal des sept communes riveraines ainsi que l’obtention du statut de cette zone en tant qu’Aire Protégée, s’imposent. Nous allons également développer des activités de reboisement et de restauration forestière, dans le cadre de la mise en œuvre de ce projet. En effet, la protection de cette nouvelle Aire Protégée contribue au développement durable du Sud, pour ne citer que la conservation de trois ressources d’eau approvisionnant la région Anosy, y compris le grand fleuve de Mandrare à Amboasary. Si jamais cela se tarit, des périmètres rizicoles et des bassins versants d’une superficie totale de 30 000ha ne peuvent être exploités et ce, au détriment de 28 000 ménages », a-t-il enchaîné. L’implication de toutes les parties prenantes s’avère ainsi indispensable pour une meilleure gestion de cette Aire Protégée. Des consultations publiques ont d’ailleurs été réalisées avant le lancement officiel de ce projet. Les communautés locales bénéficieront en même temps d’un renforcement de capacité en matière de gestion durable de ces ressources forestières ainsi que d’une éducation environnementale.
Navalona R.