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lundi, mai 12, 2025
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Région Ihorombe : Une révolution économique en vue selon Mosa Fernand

mosaChef de Région d’Ihorombe depuis 2 mois, Mosa Fernand ambitionne de faire de sa Région un véritable pôle d’activités en partenariat avec les Projets interrégionaux et avec la contribution de tous. Cette approche participative est, selon lui, la garantie d’un développement inclusif durable. Interview.

Midi Madagasikara. En tant qu’ingénieur et auteur d’un document de diagnostic environnemental de la Région, que pouvez-vous nous dire sur les atouts de votre région ?

Mosa Fernand. Avec une superficie de 26 930 km², la région dispose de 60 000 Ha cultivables. Outre l’importance de ses ressources humaines, l’Ihorombe abrite des pierres précieuses et des minerais industriels avec des gemmes tels que le corindon, le cristal et le saphir, sont ici exploitables. Le secteur minier constitue donc un potentiel non négligeable. L’élevage bovin est également un atout considérable et un symbole autant culturel, économique que social. Chaque éleveur a entre 50 et 60.000 têtes de zébus. En outre, le secteur agricole fait partie de notre identité car la région est également très productive. L’année dernière, la région a approvisionné en riz, toute la partie Sud de Madagascar. Par ailleurs, nous avons aussi un potentiel écotouristique incroyable avec de nombreux sites pittoresques à l’exemple de Kalambatritra dans l’Iakora ou encore la Réserve Spéciale du Pic d’Ivohibe et surtout le plateau de l’Isalo, la 2e montagne la plus haute du pays. Enfin nous pouvons nous réjouir d’avoir des plantes vertes pouvant être transformées en médicaments. Une coopération bilatérale doit être établie, comme par exemple avec notre île voisine La Réunion, en se basant sur un système de l’offre et de la demande. A ce jour, la Réunion n’a plus assez de place pour l’agriculture et l’élevage. Ici, nous l’avons.

M.M. : Vous évoquiez le secteur minier. Qu’en est-il de la gestion des ressources et qu’apporte ce secteur à la Région ?

Mosa F. La gestion des ressources minières présente des imperfections dans cette région. Sur les différents permis octroyés, plus de 120 personnes sont incontrôlées. Plutôt que d’effectuer un paiement à la commune, elles payent les autorisations mais directement chez le BCM (Bureau du Cadastre Minier). Les ristournes n’atteignent même pas 170.000Ar. C’est la raison pour laquelle nous allons inciter les exploitants à respecter les démarches. Nous allons pouvoir prochainement exiger les paiements dans les règles avec la mise en place du BAM (Bureau d’Administration Minière) sur Ilakaka qui sera fonctionnel aussitôt l’équipe établie. Le BAM doit être un moyen pour contrôler cette exploitation d’une manière rigoureuse.

Nous comptons aussi sur la mise en place de ce bureau pour informer et former davantage les petits exploitants sur les pierres précieuses, apporter une maîtrise et susciter ainsi l’envie aux exploitants d’amener une valeur ajoutée aux pierres pour créer de meilleures opportunités de ventes. Sans oublier que toute activité doit intégrer des projets environnementaux.

  1. Et pour l’élevage bovin ?

Mosa F. Les bons bovidés commencent à disparaître. Il y a un problème de consanguinité. Les zébus de la même lignée qui se reproduisent entre eux ; ce qui fait que leur gabarit diminue. Nous sollicitons vivement le retour des vétérinaires d’Etat pour donner des formations sur l’amélioration des races bovines. Malheureusement la pratique croissante des feux de brousse entraîne la disparition de la flore et ne favorise pas la qualité du sol. Les pâturages sont brûlés, ce qui entraîne une mauvaise alimentation pour les bovidés. Un comité sera mis en place pour assurer la formation, la sensibilisation et surtout le recensement. Le MPTNT dirigé par le coach de la Région Neypatraiky Rakotomamonjy avait soumis l’idée de mettre en place des cartes à puces sur les bovins, ce qui serait une véritable révolution. En outre, il faudrait mettre en place des carnets pour les bovidés, édités par l’imprimerie nationale, contrôlés par les chefs Fokontany et les vétérinaires pour discerner les types de zébus et leur nombre ; ce qui facilitera la tâche de l’administration territoriale. C’est par la sécurisation des secteurs, l’exploitation conforme des ressources minières, la bonne gestion des cultures et de l’élevage bovin qu’on pourra assurer le développement de la région d’Ihorombe.

Recueilli par Antsa R.

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