
« Mondialisation au 21e siècle : Défis et opportunités pour Madagascar ». C’est sur ce thème qu’a été axée la conférence tenue par le Professeur Jean-Pierre Lehmann à l’Hôtel des thermes Antsirabe, mercredi dernier.
Jean-Pierre Lehmann Professeur émérite à l’IMD d’un côté ; Salim Ismaïl PDG du groupe SOCOTA de l’autre. Les deux hommes qui sont devenus des amis ont quelque chose en commun. Ils sont tous les deux convaincus des effets bénéfiques de la globalisation sur l’économie aussi bien nationale qu’internationale.
Chine. Une conviction qu’ils ont partagée lors de cette conférence qui s’est tenue à l’Hôtel des Thermes Antsirabe et qui a vu la présence d’un public formé de notables, d’opérateurs économiques et surtout de jeunes Antsirabéens, dont ceux du groupe SOCOTA qui est d’ailleurs l’initiateur de cette conférence. Laquelle a été axée, entre autres sur les réussites des modèles asiatiques et de ces pays qui ont connu un développement très rapide en appliquant une libéralisation économique et une ouverture sur le marché mondiale. Le Professeur Lehmann a notamment pris l’exemple de la Chine, le pays qui a adopté un libéralisme économique doublé d’un contrôle politique. Et ce, sur la base d’une coopération économique tout azimut. Selon le Pr Jean-Pierre Lehmann, la Chine a pu mettre en œuvre des réformes économiques efficaces dans le domaine de l’agriculture, de l’industrie, du commerce, de l’éducation et même dans celui de l’organisation militaire. Il devait cependant nuancer quant à l’impact négatif de cette politique de développement industriel sur l’environnement. Il a, en tout cas reconnu que la mondialisation, et partant, l’industrialisation à outrance impacte sur l’environnement que l’on doit absolument protéger par tous les moyens.
Affaire de tous. Mais cet impact environnemental ne devrait pour autant décourager les initiatives industrielles basées sur la mondialisation. Le Professeur Lehmann a également pris l’exemple des pays africains qui sont en train de réussir leur industrialisation et qui récoltent de bons résultats grâce à leur coopération avec la Chine. Pour lui, Madagascar a aussi intérêt à tirer des leçons sur le modèle chinois et celui des pays africains qui commencent à réussir dans ce contexte de globalisation. Mais d’après lui, la marche vers le développement n’est pas seulement l’affaire des dirigeants. « Les gouvernants doivent faire preuve d’efficacité, mais tout le monde doit s’y mettre pour atteindre rapidement le niveau de développement voulu » selon toujours le Pr Lehmann. Une manière de dire que tout un chacun peut jouer ce rôle d’acteur du développement.
Acteur du changement. C’est justement cette volonté de jouer le rôle d’acteur du changement et du développement qui anime le groupe SOCOTA de Salim Ismaïl. Un groupe fait, en tout cas sien, le concept de mondialisation et qui porte de plus en plus haut l’image de Madagascar au niveau international. Dans sa division textile, le groupe est connu pour être le fournisseur de grandes marques internationales de vêtements. Les crevettes bio d’OSO, distribuées sur le marché de Rungis, en France sont également très appréciées par les consommateurs européens. Actuellement, au niveau de sa division agriculture, le groupe travaille sur un vaste projet agricole intégré qui fera de Madagascar un leader de la distribution de fruits et légumes dans la région Océan Indien, et même au-delà. Avec ce que cela suppose de création d’emplois supplémentaires pour ce groupe qui en compte déjà actuellement plus de 7000. Un bon effet de la globalisation.
R.Edmond.