
Les députés anti-régime ont lancé un véritable défi à l’endroit du ministre d’Etat, Rivo Rakotovao et du parti HVM.
Les députés qui ont voté pour la motion de censure contre le gouvernement Ravelonarivo réclament le report des élections communales. Au cours d’une conférence de presse qui s’est tenue hier à Tsimbazaza, les leaders de la « Nouvelle Majorité Parlementaire » (NMP) ont annoncé que « l’atmosphère actuelle sur le plan politique n’est pas propice pour la tenue des élections ». Ils estiment que « si le régime s’entête à maintenir la date du 31 juillet, le risque d’une nouvelle crise postélectorale n’est pas à écarter ». En effet, les parlementaires soupçonnent aux membres de l’Exécutif de vouloir abuser de leurs prérogatives de puissance publique en vue de défendre les intérêts du parti « Hery Vaovao ho an’i Madagasikara » (HVM). D’après le député de Betioky Atsimo et non moins Coordonnateur de la NMP, Jean Jacques Rabenirina, un remaniement gouvernemental est de mise avant la tenue des élections communales. « Le gouvernement actuel, composé généralement de partisans du parti présidentiel, le HVM, ne pourra en aucun cas faire preuve de neutralité et de transparence dans la gestion des élections ».
Novices. Tout en dénonçant la propagande avant la lettre effectuée par les tenants du régime actuel, les députés composant la nouvelle majorité à l’Assemblée nationale ont lancé hier un défi à l’endroit du ministre d’Etat, Rivo Rakotovao et du parti HVM. « Mettons en place un nouveau gouvernement représentatif de toutes les forces politiques avant la tenue des élections et on verra si vous réussiriez à obtenir la majorité », a lancé Jean Jacques Rabenirina. Et lui de soutenir au passage que « des élèves de la classe T1 ne peuvent pas se rivaliser avec des élèves qui ont déjà réussi leur BEPC ». Une allusion certainement aux leaders du parti HVM considérés comme des novices en politique. La conférence de presse d’hier a permis aux membres de la NMP de riposter aux attaques lancées mardi dernier par le président national du HVM. Pour ce qui est de la question du Pacte de responsabilité, la NMP impose au président Hery Rajaonarimampianina quatre préalables non négociables, à savoir la tenue des négociations dans un terrain neutre, la cessation immédiate des poursuites judiciaires et des intimidations contre les députés anti-régime, par ailleurs, le président de la République devrait être le seul interlocuteur et enfin, les députés exigent l’implication de la Communauté internationale dans le processus en tant que témoin. Jusqu’ici, et ce, dix jours après la rencontre d’Iavoloha, le président Hery Rajaonarimampianina n’a pas encore donné suite aux préalables des députés.
ARMADA. Par rapport à la rencontre du président avec les représentants de l’ARMADA, la députée de Tana I, Maître Hanitra Razafimanantsoa d’expliquer que conformément à la décision de la Haute Cour Constitutionnelle (HCC), le Pacte de responsabilité n’implique aucune entité politique, ni aucun parti. Il est réservé uniquement à deux Institutions, à savoir la Présidence et l’Assemblée nationale. Une manière d’écarter l’ARMADA du processus de mise en œuvre du Pacte de responsabilité. Pour défendre leur cause, les parlementaires anti-régime ont mis en place une nouvelle structure qui se chargera de coordonner les actions politiques de la NMP. Aussi Hanitra Razafimanantsoa, Christine Razanamahasoa, Mara Niarisy, Hary Andrianarivo, Hussein Abdallah et Velontsara Paul Bert ont-ils été élus Co-présidents. De leur côté, Malement Liahosoa et Jean Jacques Rabenirina sont les Coordonnateurs nationaux de la NMP. Cette structure sera donc le seul interlocuteur de la Chambre basse pour toutes les négociations politiques avec le pouvoir. En quelque sorte, Jean Max Rakotomamonjy ne pourra plus représenter l’Assemblée nationale lors des négociations politiques.
Davis R