Les partis politiques et les députés pro-régime veulent coûte que coûte leur part de gâteau dans le futur gouvernement.
L’opinion publique nationale, voire internationale, s’impatiente de découvrir la structure et la composition du nouveau gouvernement. Des questions reviennent ces derniers jours sur les lèvres des observateurs et des analystes politiques : l’actuel locataire de Mahazoarivo sera-t-il reconduit ? Qui va quitter l’équipe ? Le nombre de ministères sera-t-il révisé à la hausse ? Bref, des questions qui auront des réponses d’ici peu. En tout cas, le branle-bas général est au rendez-vous au sein des formations et partis politiques pro-régime. Certains d’entre eux n’ont pas été représentés dans l’actuel gouvernement, pour ne citer que l’AVI de Norbert Lala Ratsirahonana. D’autres, qui ne l’ont pas été non plus, ont vu cependant leurs chefs de file déjà récompensés du soutien qu’ils ont apporté à l’actuel président de la République lors des présidentielles de 2018. C’est le cas du AVANA, dont le président national Jean Louis Robinson a été nommé Ambassadeur de Madagascar en Chine, et du Hiara Isika, dont le chef de file, le Général Camille Vital, occupe actuellement le poste d’Ambassadeur de Madagascar à l’île Maurice. Jusqu’ici, deux partis politiques membres de la plateforme présidentielle sont représentés dans le gouvernement, à savoir le Malagasy Miara Miainga (MMM), avec deux portefeuilles ministériels [l’Aménagement du Territoire, de l’Habitat et des Travaux Publics, ainsi que l’Éducation nationale], contre un seul [l’Environnement et le Développement Durable] pour le Parti vert Hasin’i Madagasikara. Vendredi dernier, selon les déclarations de son président national Norbert Lala Ratsirahonana, l’AVI viserait des portefeuilles ministériels.
Élus. Outre les formations et partis politiques qui ont soutenu le président de la République, les députés pro-régime exercent des pressions pour que leurs désidératas soient pris en compte. À l’issue des dernières législatives, la plateforme IRD a pu faire élire 84 députés à l’Assemblée nationale. Des indiscrétions ont permis de savoir que ces élus IRD voudraient que l’un d’eux siège à Mahazoarivo et que certains d’entre eux occupent des postes ministériels au sein du futur gouvernement. Les députés indépendants ne restent pas les bras croisés dans l’agitation politique qui précède le remaniement. Regroupés au sein du Groupe Parlementaire Républicain (GPR), ces élus indépendants ont pu être représentés dans le bureau permanent de l’Assemblée nationale par l’élue d’Amboasary Sud en tant que rapporteur général. La déclaration faite par le président de ce groupe d’indépendants Nepatraiky Rakotomamonjy, dans le cadre de la présentation des vœux du Nouvel An, n’exclut pas cette éventualité de représentation au sein de la future équipe gouvernementale. En revanche, il est certain que le troisième groupe parlementaire à l’Assemblée nationale n’intégrera pas le nouveau gouvernement, pour la simple raison que le TIM a déjà choisi le camp de l’opposition. En tout cas, le dernier mot appartient au président de la République. La composition de la nouvelle équipe gouvernementale aurait dû être dévoilée ce week-end, mais les dégâts causés par les intempéries de ces derniers jours n’ont pas permis aux deux chefs de l’Exécutif de se consacrer pleinement au casting. De nombreux ministrables ont déjà été consultés. Des personnalités pro-Rajoelina, comme l’ancien secrétaire général de la Présidence Haja Resampa, sont rentrées au pays, probablement dans le cadre de ces consultations. À rappeler qu’Haja Resampa a été proposé en 2014 au président de la République Hery Rajaonarimampianina en tant que Premier ministre pour l’application de l’article 54 de la Constitution, mais ce dernier a refusé de le nommer.
R. Eugène