
Les performances de la plupart des ministres ne sont pas évidentes à la date repère du 13 juin 2015 qui devrait sonner la fin des classes.
En dépit de la nomination d’un ministre « importé » et considéré comme rompu aux arcanes des bailleurs de fonds traditionnels, ces derniers ne pensent pas que le gouvernement ait fait des progrès suffisants et pris les mesures nécessaires pour parvenir au point d’achèvement de l’initiative PPTE. Une abréviation qui signifie que Madagascar fait partie des Pays Pauvres Très Endettés, en raison de l’état de son économie. Il n’y a pas de quoi RRI…re. Air Madagascar figure toujours dans l’annexe B de l’Union Européenne. Pire, la compagnie traverse une zone de turbulence avec le clash entre le personnel et la direction qui pourrait se solder par un …crash. En pleine mer… tel le trésor des pirates à Sainte-Marie pour lequel le ministère responsable n’a pas fait preuve de vigilance.
Guéguerre. Les Domaines évoluent également sur un terrain …miné. Et ce, avec la question de l’acquisition de terrains domaniaux par les Malgaches qui sont des « tompony mangataka atiny » par rapport aux étrangers. Même topo pour Tiko dont la réouverture est hypothéquée par des intérêts étrangers au détriment du label « vita gasy ». La mise en place de la TNT ou Télévision Numérique Terrestre n’est pas non plus effective à cause de la guéguerre entre 2 voire 3 ministères qui se disputent le pilotage de ce projet. Dans le domaine de l’Education et de la Recherche, il reste aussi beaucoup à apprendre et à entreprendre.
Condamnation. L’affaire de faux diplômes qui est à l’origine de l’incarcération de la DG de la FOP écorne sérieusement la crédibilité du ministère qui n’en a pas fini avec la fronde des inspecteurs du Travail. La grogne continue également de couver au sein du ministère de la Justice où le corps des Pénitentiaires se sent mis à l’écart comme les détenus dont ils ont la charge. Sans parler de la condamnation par les magistrats de la récente vague d’affectation. Les sports n’occupent pas non plus le haut du tableau des performances. Les prochains Jeux des Iles à la Réunion seront un test grandeur nature, non seulement pour les athlètes, mais aussi pour les responsables et dirigeants. La Santé Publique ne se porte pas bien non plus, pour ne rappeler que la résurgence de la peste. Idem pour le délestage qui continue de plonger dans le …noir beaucoup de Malgaches. Lesquels attendent par ailleurs de bénéficier d’une véritable protection sociale. Et de manger des protéines grâce aux ressources halieutiques du pays qui tombent plus dans les filets de grandes sociétés que ceux de la pêche artisanale.
Insécurité. La recrudescence de l’insécurité tant urbaine que rurale n’a pas été non plus jugulée durant les 100 jours du gouvernement Ravelonarivo. Qui plus est, avec la présence de ripoux dans les rangs des forces de l’ordre qui sont plus prompts à mater les manifs que les bandits et autres « dahalo ». En matière de relations internationales, malgré le retour de Madagascar dans le concert des Nations, « la diplomatie au service du développement » est en mode « stand by » dans la mesure où bon nombre de représentations malgaches à l’étranger n’ont pas d’ambassadeurs. Le trafic de bois de rose n’est pas non plus près d’être éradiqué. La juridiction spéciale y afférente n’est pas encore installée, au risque de retarder la machine répressive. Compte tenu de l’état du réseau et des infrastructures, la route reste longue pour les Travaux Publics, malgré les étapes franchies.
Culture de l’excellence. En dépit de la campagne de propagande orchestrée sur les médias officiels (nuance avec publics) par le ministère responsable, les résultats des membres de la classe gouvernementale à l’issue de ce premier trimestre sont rarement satisfaisants. S’ils ne sont pas carrément remis à leurs familles (politiques), la plupart « devront faire mieux ». « Travailler, travailler, travailler », pour reprendre le mot d’ordre du général Jean Ravelonarivo qui a fait le raccourci entre le « Miasa, Miasa ihany, Miasa hatrany » de Didier Ratsiraka et le « Miasa, Miasa tsara, Miasa mafy » de Marc Ravalomanana. Le PM étant lui-même soumis, comme tout chef de classe, aux observations de l’ancien enseignant devenu Président de la République qui prône « la culture de l’excellence ». Seulement, force est de constater qu’aucun de ses élèves ne mérite le prix d’excellence pour le premier trimestre, mais tout juste pour certains le tableau d’honneur ou les encouragements. RRIra bien qui sera le dernier de la classe.
R. O