Le locataire d’Iavoloha aurait fait part de son satisfecit envers le travail effectué par Christian Ntsay.
Coup d’envoi ce jour de la session extraordinaire du Parlement. Pendant un délai maximum de 12 jours, les députés et les sénateurs vont se pencher sur les projets de loi relatifs à la ratification de quatre accords de financement signés entre Madagascar et la Banque mondiale. Mais comme à l’accoutumée, les députés vont certainement profiter de cette session pour remettre sur la table les dossiers épineux et les comptes non réglés durant la dernière session ordinaire. Notamment les marchandages sur un éventuel changement de gouvernement. Lors de la session du mois de mai, des députés élus sous les couleurs de l’IRD, entre autres Christine Razanamahasoa, Naivo Raholdina, Brunelle Razafitsiandraofa et consorts ont fait pression sur le gouvernement Christian Ntsay. Le député de Tana V a même lancé une collecte de signatures en vue d’un remaniement partiel, où il a réclamé notamment la tête du ministre de la Justice. Cette démarche initiée par Tsimbazaza a d’ailleurs provoqué un moment de tension lors du face-à-face Gouvernement – Assemblée nationale.
Déstabilisation. Les députés vont certainement revenir à la charge. D’autant plus qu’actuellement, des rumeurs circulent autour d’un éventuel remaniement qui serait imminent, si l’on s’en tient aux bruits de couloirs qui ont circulé et/ou véhiculés depuis la semaine dernière. Pourtant, si l’on se réfère à la Constitution, une motion de censure est quasiment impossible car la session extraordinaire du Parlement prend fin dès l’épuisement de l’ordre du jour. Bon nombre d’observateurs estiment aussi qu’une telle démarche est inopportune, vu l’évolution de la situation politique actuelle, engendrée notamment par un projet d’attentat déjoué contre le président Andry Rajoelina. Cette affaire a certainement laissé des traces. Le régime faisant face à des actes de déstabilisation venant aussi bien de l’intérieur que de l’extérieur, un apaisement est de mise. Reçus au Palais d’Iavoloha par le président Andry Rajoelina jeudi dernier, les représentants de l’Eglise Catholique dirigés par le Cardinal Désiré Tsarahazana ont interpellé le Chef de l’Etat par rapport à l’échec du gouvernement dans certains domaines, à savoir la corruption, la hausse des prix des produits de premières nécessités et l’inflation grandissante, l’insécurité, le mauvais état des routes nationales, ainsi que l’accaparement de terrains et les litiges fonciers qui gangrènent la société. La conférence épiscopale appelle les dirigeants étatiques à fournir plus d’efforts pour résoudre ces problèmes, surtout en cette période où tous les ménages se trouvent en difficultés suite aux conséquences de la pandémie de la Covid-19.
Satisfecit. Bon nombre d’observateurs estiment pourtant qu’à l’allure où vont les choses, un changement gouvernemental est inévitable. Cependant, ceux qui pensent que le président Andry Rajoelina va limoger Christian Ntsay risquent d’être déçus. En effet, selon une source concordante, il ne sera pas question de changement de Premier ministre. Andry Rajoelina et Christian Ntsay sont actuellement en très bons termes. Le locataire de Mahazoarivo bénéficierait de la confiance entière de l’actuel homme fort du pays. Ce dernier aurait fait part à ses proches collaborateurs de son satisfecit envers le travail effectué par son Premier ministre. D’autant plus que durant ses presque trois ans à la tête du gouvernement, le nom de Christian Ntsay n’a jamais été cité dans des affaires douteuses. Contrairement à certains responsables étatiques qui ternissent l’image du régime par des dossiers de malversations. Quoiqu’il en soit, à deux ans de la fin de son quinquennat, Andry Rajoelina devrait songer à faire le ménage au niveau de son entourage et donner des responsabilités à des joueurs capables d’honorer les couleurs de son équipe en 2023. Le Chef de l’Etat risque donc d’effectuer un changement de joueurs tout en préservant son sélectionneur.
Davis R