Président de la République, Premier ministre, ministres endossent les effets positifs ou négatifs de leurs décisions. Ils sont sous les feux des critiques. Leur cote de popularité monte et descend dans l’opinion au gré de leurs actions. Le cas de Hery Rajaonarimampianina est spécial parce qu’on ne lui conteste pas ses victoires au plan international, même s’il n’a encore réalisé que sept mois de pouvoir de son mandat de cinq ans. Mais il ne bénéficie guère de délai de grâce comme ses pairs dans d’autres pays pour une période aussi courte au plan national. Face à un bilan de l’Exécutif plutôt pauvre, ses adversaires politiques tentent de le déstabiliser par tous les moyens, faute de résultats vraiment significatifs à la hauteur des attentes de la population. Tous les indicateurs sont au rouge et ne sont guère prêts à virer au vert qui renoue avec la confiance et l’espoir.
Remaniement, des rumeurs
A l’origine de tous les déboires, le gouvernement dont l’efficacité n’apparaît pas suffisamment au grand jour depuis sa mise en place, il y a quatre mois. Le coût de la vie monte, les grèves corporatives perdurent, l’insécurité sévit dans toutes les régions et la corruption gangrène l’administration. Certains ministres donnent l’impression de ne pas maîtriser les dossiers entre leurs mains et préfèrent gagner du temps. D’autres se réfugient derrière l’insuffisance de moyens et fuient les responsabilités. Le Premier ministre n’est pas épargné par les critiques dans sa gestion paternaliste du gouvernement. Il a dû se séparer de quelques-uns de ses conseillers pour faire bonne figure. Mais le public n’arrive pas à comprendre la nécessité d’un effectif aussi important de conseillers pour l’entourer, lorsque des affirmations peu convaincantes, du genre «7% de taux de croissance d’ici à la fin de l’année » lors de la présentation du PGE devant l’Assemblée nationale sont lâchées. Le président de la République est aussi affaibli pour les mêmes raisons. Les actions de son entourage lui créent parfois plus de mal que de bien. Des rumeurs de remaniement du gouvernement circulent depuis peu au niveau de la classe politique. Les rapports de forces politiques à l’Assemble nationale auraient évolué en faveur du président de la République, si bien que la composition actuelle du gouvernement ne reflèterait plus cette évolution. Aussi la retouche du gouvernement est-elle soutenue par des politiciens en coulisse. Quoi qu’il en soit, le public a faim de résultats. Le gouvernement Kolo Roger doit maintenant dévoiler son savoir-faire et engager la vitesse supérieure s’il ne veut pas donner raison aux députés en mal de performance.
Zo Rakotoseheno