Pour l’heure, les différentes entités protagonistes ne parviennent pas à trouver un consensus.
« Un processus bâclé ». La médiation dirigée actuellement par le « Conseil du Fampihavanana Malagasy » risque d’être vouée à l’échec. L’équipe de Maka Alphonse, soutenue par la Communauté internationale insiste sur l’approche mouvance, devant aboutir à une rencontre au sommet entre les quatre présidents, à savoir Hery Rajaonarimampianina, Didier Ratsiraka, Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina. Alors que les principaux concernés semblent peu enthousiastes par rapport à une éventuelle rencontre, le président du CFM s’est déjà empressé à annoncer à la presse ce projet. Selon ses dires, la rencontre entre l’actuel et les anciens présidents constitue l’unique solution pour débloquer la situation. On sait qu’un éventuel face-à-face entre les chefs de file des mouvances politiques pourrait très vite prendre la tournure d’un règlement de compte. Le numéro Un de l’Empire Tiko profitera certainement de l’occasion pour demander des comptes au régime par rapport à la fermeture de son usine, le « Tiko AAA ». Pour le moment, la rencontre au sommet ne figure pas encore au programme, et ce, contrairement à ce que laissent entendre les membres du CFM.
Election anticipée. A en croire les explications des représentants des différentes formations politiques qui participent à la réunion préparatoire, il est difficile de trouver un consensus. Pour l’heure, les protagonistes continuent de camper sur leur position respective. Si le clan HVM s’accroche au « seza » et exige le maintien au pouvoir de Hery Rajaonarimampianina, le MAPAR et le TIM pour leur part, persistent et signent en réclamant une élection anticipée. Pour l’opposition, il est hors de question d’organiser une rencontre au sommet sans un accord trouvé au préalable sur la date des élections et sur le sort du numéro Un d’Iavoloha. Faute d’accord politique, la décision tant attendue de la Haute Cour Constitutionnelle concernant la requête aux fins de déchéance du président de la République pourrait être décisive pour la résolution de la crise. D’après les informations, les Juges d’Ambohidahy devraient statuer ce week-end. Nul n’ignore également que les 73 députés élus sous les couleurs du MAPAR, du TIM, du MMM et des indépendants sont aussi des acteurs clés de la crise actuelle que l’on ne doit pas négliger. Et ce, dans la mesure où, ce sont eux qui sont à l’origine de la manifestation sur la place du 13 mai réclamant la démission de l’actuel président de la République. Pourtant, ils semblent être mis à l’écart par rapport au processus de médiation.
Apaisement. On sait également qu’un apaisement politique est primordial pour la réussite de la médiation. Actuellement, l’opposition dénonce le manque de sincérité des tenants du pouvoir qui, tout en lançant un appel à l’apaisement et en réclamant le dialogue, accentuent les menaces et les intimidations contre les députés de l’opposition. Pas plus tard que cette semaine, la Présidence de la République et le Sénat ont encore déposé des plaintes au parquet contre des députés, entre autres, Tody Arnaud et Félix Randriamandimbisoa. Nul n’ignore que l’initiative émane du président Hery Rajaonarimampianina et de Rivo Rakotovao, président du Sénat et non moins président du parti HVM. Ces nouvelles plaintes risquent en tout cas d’alimenter la tension sur le terrain.
Davis R