Un Henri Rahaingoson qui s’exprime et qui donne une conférence… un moment rare. La grande salle du Palais de l’Académie Malgache de Tsimbazaza, samedi dernier, était donc plein de monde pour pouvoir rencontrer et être à l’écoute du grand Di.
«Le long périple d’un mot d’ordre en mot vécu» ! Tel a été le thème de «Rencontre en 3D avec Di… ». Mis en place par le Professeur Henri Rahaingoson (Di.) lui-même, cet évènement dont le principal objectif était la valorisation de la langue malgache. Cela, en considérant quand même la langue française, depuis son enfance jusqu’à aujourd’hui. Familles, amis, journalistes, poètes et écrivains ainsi que des étudiants ont ainsi honoré cet évènement qui s’est tenu dans la salle de conférence du Palais de l’Académie Malgache. Evénement qui entre également dans la célébration du 20e anniversaire du mot d’ordre qu’il a créé : «Ma langue, je la fais souveraine. Quant à celles d’autrui, je les maîtrise et les fais miennes aussi».
Un parcours très méritant ! Même à son âge, (il va célébrer ses 75 ans demain), après avoir passé toute sa vie à rehausser les valeurs culturelles malgaches, il ne se laisse décourager ni par le temps qui passe, ni par l’évolution de la technologie, voire la mondialisation. En effet, cette rencontre a été l’occasion pour tous les académiciens malgaches, ainsi que tous ceux qui y étaient présents, de remettre en question la situation de la langue malgache actuellement. Ainsi, l’on a repensé à répondre à la question : « Où en sommes-nous maintenant ? Le Message est-il passé ? ». Mais malheureusement, celle-ci n’a pas encore de réponse claire, vu la situation actuelle, surtout les jeunes. Devant tout ceci, Di de dire, « certes les outils pour la revalorisation de la langue malgache existent, mais avant toute chose, il faut que les étudiants, les enseignants ainsi que les parents la vivent». Et lui de rappeler également que les médias y jouent aussi des rôles indispensables.
Pourquoi 3D ? C’est effectivement une idée de trilogie choisie par Di. Celle qui aurait toujours animé sa vie. «Un concept d’idée intact, facilement mémorisable et réalisable», poursuit-il. En effet, selon lui, il a toujours vu l’histoire malgache sous un angle triptyque, entre autres, en 1823, la réalisation en même temps de la première bible en version malagasy, le dictionnaire en anglo-malagasy et vice-versa. Et en ce qui concerne sa vie personnelle, cette idée lui rappellerait son père, sa mère, et sa grand-mère, celle avec qui il aurait passé toute son enfance… De nombreuses trilogies ont été ainsi rappelées. C’était également une occasion pour Di, de présenter son premier ouvrage de Traduction franco-malgache et malgacho-français. « Une grande-première pour moi», dit-il. Il serait également sur le point de mettre en place une Chambre Abéole, reflet de la lutte menée par son idole Jean Joseph Rabearivelo, ainsi que la création d’un agenda culturel qu’il exposerait en 2014 dans le Crac Di. Rappelons que Di a toujours été un homme de la culture malgache, surtout dans le monde de la Traduction.
Arnaud R.