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dimanche, novembre 24, 2024
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Conjoncture : Renforcement graduel de la croissance économique à partir de 2024

La tâche du prochain gouvernement pour le redressement économique ne sera pas facile. Mais la croissance sera quand même au rendez-vous.

Le mémorandum de politiques économiques et financières 2024-2027 table sur un renforcement graduel du rythme de croissance à partir de 2024.

Plus lente.Côté bilan tout d’abord, le dernier gouvernement du Premier ministre Christian Ntsay s’en est plus ou moins bien sorti avec une croissance légèrement revue à la baisse pour des raisons internes et externes. « La croissance économique a été légèrement inférieure aux projections initiales avec une reprise plus lente que prévu après la pandémie et plusieurs désastres naturels d’origine climatique, tandis que l’inflation a dépassé les prévisions du fait de la forte augmentation des prix des matières premières, notamment ceux de l’alimentation et de l’énergie. Le déficit budgétaire primaire intérieur a dépassé les objectifs fixés en 2022 et 2023 en raison des difficultés rencontrées dans la collecte des recettes fiscales intérieures, liées notamment à la chute des prix de la vanille, aux difficultés de trésorerie des entreprises publiques et aux problèmes de paiement de TVA des sociétés pétrolières, de retards dans la mise en œuvre de certaines réformes, et d’un différend entre l’Etat et les distributeurs pétroliers. Malgré tout, le taux de pression fiscale (recettes fiscales et douanières nettes/PIB) a augmenté de 1,3 point de pourcentage en trois ans atteignant 11,2% du PIB en 2023. La dette publique totale a augmenté, passant de 51,9% du PIB à fin 2020 à plus de 55% du PIB en 2023 Le niveau des réserves internationales demeure adéquat ». L’appui du FMI qui s’est manifesté par le dernier programme financé par la Facilité Élargie de Crédit (FEC) conclu en 2021 témoigne de l’effectivité des réformes attendues. Malgré une succession de chocs, le programme approuvé par le FMI en 2021 a permis d’initier un certain nombre de réformes structurelles. En effet, « quatre revues sur les six prévues par le programme ont été réalisées ; les conclusions de la quatrième revue ont été approuvées par le Conseil d’administration du FMI au mois de juin 2023 en ligne ».

660 millions de dollars.Ces efforts de réformes ont d’ailleurs été reconnus et récompensés par le FMI qui a récemment approuvé deux importants programmes. À savoir la nouvelle Facilité Élargie de Crédit et la Facilité pour la Résilience et la Durabilité d’un montant total de 660 millions de dollars pour une durée de trois ans. « Ces nouveaux arrangements doivent permettre d’accélérer les efforts de réforme, d’affirmer la stabilité macroéconomique en contribuant à la fois au financement du budget et au renforcement des réserves de change, et de soutenir les efforts de Madagascar dans la lutte contre le changement climatique ». La croissance devrait s’établir à 4,5% en 2024 et s’accélérer progressivement pour dépasser 6% à moyen terme. Et ce, grâce à la mise en œuvre de la Politique générale de l’Etat (PGE) prévoyant de nouvelles réformes structurelles et un renforcement de la résilience aux chocs climatiques. Des réformes qui passeront cependant par des mesures inévitables mais qui pourraient faire mal au pouvoir d’achat du citoyen. On peut citer, entre autres, la révision à la hausse des prix des carburants.

Mécanisme automatique.En effet, le gouvernement s’est engagé dans le programme FEC à mettre en œuvre un mécanisme automatique d’ajustement des prix des carburants. Et ce pour éviter de nouvelles accumulations d’arriérés aux pétroliers provoqués par la différence entre les prix réels bien plus élevés que les prix à la pompe et qui obligent l’État à subventionner les carburants. Le mécanisme automatique de détermination des prix du carburant a ainsi pour objectif principal de limiter l’écart entre les prix moyens appliqués à la pompe (PMAP) et les prix de référence calculés (PRC) par l’Office Malgache des Hydrocarbures (OMH), qui sont une approximation des prix de marché. Normalement la première révision des prix des carburants devrait avoir lieu dans les prochaines semaines puisque les textes réglementaires relatifs à l’administration des prix sont renouvelés à chaque semestre. Les consommateurs devraient cependant se rassurer puisque pour amortir le choc d’une hausse brutale des prix à la pompe, le gouvernement a opté pour un système de lissage de type « bande de prix ». Un système qui permet un changement mensuel plafonné à 200 ariary par litre, aussi bien à la hausse qu’à la baisse. Un moindre mal en somme pour les consommateurs, mais qui permettra de réduire les dépenses de subventions et de les allouer à d’autres priorités socio-économiques.

R.Edmond.

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