
Les membres de la presse prévoient d’organiser une démonstration de force au tribunal d’Anosy ce jour.
« Libérez nos confrères ! Respectez la démocratie et la liberté de presse ». Tel a été le mot d’ordre de la manifestation organisée hier par les journalistes en vue de réclamer la libération du Directeur de la publication du quotidien « Madagascar Matin », Jean Luc Rahaga et de l’ancien Rédacteur en chef du même journal, Didier Ramanoelina. Tous les deux ont été placés sous mandat de dépôt à la prison d’Antanimora lundi soir, suite à une plainte pour diffamation déposée par le ministre d’Etat chargé des Infrastructures, de l’Equipement et de l’Aménagement du Territoire, Rivo Rakotovao. Au cours de l’Assemblée générale qui s’est tenue au Restaurant « Au bon accueil » à Ambatonakanga, il a été décidé à l’unanimité, d’effectuer un « diabe » vers la stèle de la liberté de la presse à Soarano pour exprimer une solidarité à Jean Luc et Didier, mais aussi et surtout pour dire non à toute forme de censure et d’intimidation contre les journalistes. « Libérez nos confrères tout de suite… Non à l’emprisonnement de journalistes », a-t-on martelé. Le limogeage du ministre d’Etat Rivo Rakotovao a même été réclamé. Une véritable déclaration de guerre contre celui qui a déclaré la veille qu’il ne tolèrera pas tout acte visant à bafouer son honneur.
Démonstration de force. En tout cas, malgré les menaces, les journalistes n’entendent pas se laisser faire. Le mouvement va se radicaliser au fur et à mesure de l’évolution de la situation et du résultat du procès qui se déroulera ce jour à 13 heures. D’ailleurs, les membres de la presse prévoient d’organiser une démonstration de force au tribunal d’Anosy ce jour pour témoigner leur solidarité à Jean Luc Rahaga et Didier Ramanoelina. Le « diabe » d’hier constitue donc le début d’un combat de longue haleine. Il s’agit aussi de la première manifestation organisée sur la place du 13 mai depuis l’accession au pouvoir du président Hery Rajaonarimampianina. Un véritable avertissement non seulement pour le ministre d’Etat Rivo Rakotovao, mais aussi et surtout pour le régime qui ne cesse de lancer des menaces contre tous ceux qui sont tentés de lancer des critiques à son encontre. En tout cas, cette incarcération a été condamnée par le Syndicat des Journalistes Malgaches (SJM) et l’Association des Journalistes Doyens. Tout en exprimant sa préoccupation devant les menaces qui pèsent actuellement sur la liberté de la presse, le SJM lance également un appel à l’endroit de la Société civile, toutes les forces vives de la Nation et la Communauté internationale afin de prendre leurs responsabilités pour défendre les acquis de la liberté d’expression.
Davis R