Le pic de la saison cyclonique à Madagascar se situe entre février et mars, mais la situation est déjà très grave, surtout que le kéré dans le Grand Sud a aussi fait son apparition. Alors que les moyens de réponses aux urgences commencent à manquer.
« Notre plus grand souci réside actuellement dans le fait que si l’on sera encore face à d’autres catastrophes naturelles, l’on sera vraiment en situation de difficulté, puisque tous nos pré-positionnements sont sur le point d’être épuisés », regrette Lomotsy Ludovic, Secrétaire exécutif du Bureau National de Gestion des Risques et des Catastrophes (BNGRC). C’était lors d’une séance de communication avec les patrons de presse, les différents représentants des organismes de Nations Unies, et les différents partenaires humanitaires, hier, à Antanimora. En d’autres termes, Madagascar est actuellement à cours de moyens pour faire face aux nouvelles situations d’urgence. En effet, selon Rija Rakotoson, Chargé des Affaires Alimentaires auprès des Nations Unies, « il y a 5 ans de cela, nos stocks de pré-positionnement étaient à hauteur de 6 millions de dollars au minimum, et pouvaient couvrir au moins 100 000 personnes. Mais à l’heure actuelle, il n’y a plus qu’environ 2 millions de dollars de pré-positionnement. C’est seulement pour 20 000 à 25 000 personnes. D’ailleurs, une grande partie de cet argent a été déjà mobilisée pendant le mois de janvier, alors que la fin de la saison cyclonique est encore loin ». Autrement dit, cet argent qui aurait dû servir de fond de réserve pour faire face à toute la saison cyclonique est, en ce moment, dépensé. Ainsi, pour l’heure, il est surtout question de trouver d’autres ressources pour le renflouer.
Solidarité nationale. Pire car maintenant, le pays est doublement touché par les catastrophes naturelles. Si sur les hautes terres, les excès de pluie font vivre le calvaire aux populations, dans la partie Sud du pays, le kéré ne cesse de faire de nouvelles victimes. Et il y a également le nombre de sinistrés qui augmente tant et plus. Quoi qu’il en soit, le BNGRC avec tous ses partenaires, ne cessent d’apporter les réponses d’urgence, à travers le déploiement des équipes d’appui dans les régions les plus affectées, et aussi, à travers les pré-positionnements des vivres et des PPN. Dans le cadre de la préparation pour couvrir les besoins de reconstruction et de réhabilitation des infrastructures détruites lors du passage de Chedza, l’appel à l’aide nationale et internationale lancé par le Gouvernement Malagasy est toujours maintenu, « et devrait être amplifié». Et toujours à ce sujet, le Gouvernement a consacré la journée du samedi 7 février comme la Journée de solidarité nationale, suite à la déclaration de sinistre effectuée après le passage de Chedza. Elle aura lieu à la bibliothèque nationale Ampefiloha, à partir de 8h du matin, là où seront reçus tous les dons en nature comme en espèces.
Arnaud R.