
Reporter Sans Frontières dénonce les violences perpétrées envers les journalistes malgaches qui couvrent les manifestations.
A 18h02 où l’on met ces informations sur colonnes, les tirs de répression contre les manifestants continuent. Des victimes civiles ont été déplorées dont un enfant grièvement blessé à la tête. Les journalistes qui effectuent leur travail sur le terrain n’ont pas non plus été épargnés par les agressions de la part des éléments des forces de l’ordre qui sont déployés sur le terrain pour mâter les manifestants, et ce, depuis le début des manifestations. Dans un communiqué publié hier, Reporter Sans Frontières appelle « les autorités à garantir d’urgence la protection des professionnels des médias qui couvrent les mouvements populaires dans le pays. » L’organisation comptabilise « au moins quatre journalistes blessés par les forces de l’ordre, dont deux ont été délibérément agressés. » Le cas de Hardi Juvaniah Tery, journaliste de la station de radio Aina Fahazavana, Antsiranana, interpelle. « Je m’apprêtais à rentrer. J’étais à une centaine de mètres des manifestants quand j’ai reçu une balle dans le bas ventre. Une balle réelle », a-t-elle raconté à RSF.
Modèles
Du Pape Léon XIV au Haut-Commissaire des Nations Unis pour les Droits de l’Homme en passant par des organisations comme la SADC ou encore celles de la Société civile locales et internationales, les appels à cesser les violences et les répressions envers les manifestants ont été lancés depuis plusieurs jours. Ceux-ci n’ont visiblement pas fait échos auprès des autorités concernées. Pendant que les forces de l’ordre et de sécurité des villes comme Antsiranana, Mahajanga, Fianarantsoa, Toamasina ou encore Antsirabe ont opté pour un encadrement pacifique des milliers de personnes descendues dans la rue, celles d’Antananarivo ont continué à traquer les manifestants à coups de bombes à lacrymogène et de tirs « à balles à blanc » hier. Les vidéos relayées par les internautes sur les réseaux sociaux montrent des violences inouïes qui font poser des questions quant à la légitimité de tels actes.
Recueillis par José Belalahy
Nous avons bien un tyran sanguinaire qui s’accroche au pouvoir !