La Présidence de la République aura relancé le processus de réconciliation nationale qui a débuté avec la rencontre entre le président de la République Hery Rajaonarimampianina et les quatre anciens présidents : Marc Ravalomanana, Didier Ratsiraka, Zafy Albert et Andry Rajoelina. L’entrevue qui s’est tenue dans la discrétion totale la semaine passée au Palais d’Etat d’Iavoloha entre le chef de l’Etat et les quatre chefs d’église du FFKM s’inscrit dans le cadre de la reprise du processus. Les dirigeants du Conseil Œcuménique des Eglises Chrétiennes de Madagascar se réunissent aujourd’hui pour trouver comment donner suite à ce qui a été récemment évoqué à Iavoloha. D’après nos sources, répondre à cette question est un véritable casse-tête pour les chefs d’église du FFKM.
Départ de Rajaonarimampianina. Les événements de ces derniers temps font croire que la reprise du processus de la réconciliation nationale semble très difficile, pour ne pas dire impossible. Parmi les cinq anciens présidents, seul Marc Ravalomanana était présent à Mahamasina lors du traditionnel défilé militaire du 26 juin. Si le Pr Zafy Albert brille par son mutisme, l’Amiral Didier Ratsiraka, pendant la célébration à Toamasina du 40e anniversaire du parti AREMA, n’a pas mâché ses mots contre les défaillances du régime en place. Quant à l’ancien président de la Transition Andry Rajoelina, il continue de se taire à Paris. Mais, on peut déjà imaginer sa position à partir du fait que c’est lui en personne qui a signé au nom de sa plateforme Mapar le communiqué de constitution du mouvement « Mitsangàna ry Malagasy », un mouvement qui n’a pas caché son objectif : le départ du pouvoir de Hery Rajaonarimampianina.
Textes et réalité. Force est de constater que l’avancée dans l’adoption de différents textes relatifs à la réconciliation est loin de traduire la réalité. La véritable réconciliation patauge alors que le projet de loi régissant la mise en place du CFM (Comité pour le Fampihavanana Malagasy) fait déjà l’objet d’une navette entre les deux Chambres du Parlement. Ce projet de loi a été déjà adopté par le Sénat. Il est soumis aux travaux de commission à partir d’aujourd’hui à l’Assemblée nationale. Il sera cet après-midi même passé en séance plénière. L’Exécutif projette de faire adopter ce projet de loi sur le CFM lors de la session extraordinaire en cours. A rappeler que l’avant-projet de loi du gouvernement prévoit un CFM de 18 membres dont 2 par province. Les 6 membres restants seront désignés par le président de la République.
R. Eugène
