
Une année « électoralement » riche. 2018, outre les présidentielles et l’éventuel référendum, sera très chargée. En effet, du 20 au 22 mars prochain se tiendra à Madagascar le sixième séminaire international d’échanges du Recef (Réseau des Compétences Electorales Francophones). Un séminaire axé sur le thème « un processus électoral inclusif favorisant la participation des femmes et des minorités » et qui sera suivi de la sixième Assemblée Générale du Recef. Rappelons au passage que la Ceni Madagascar fait partie du réseau et y occupe la vice-présidence. C’est l’un des points focaux soulevés, hier, à Nanisana – aux bureaux annexes de la Ceni – lors de la présentation de son rapport d’activités pour l’année 2017. Et notons que le Recef est un regroupement international d’administrateurs d’élections de l’espace francophone qui promeut la tenue régulière de scrutins libres, fiables et transparents.
Lois électorales. Au niveau de l’amélioration de l’encadrement juridique des élections, une étape a été franchie pour la Ceni. En effet, nul n’est sans savoir qu’une commission consultative de réflexion et de proposition sur l’amélioration de l’encadrement juridique du processus électoral malgache, et un comité chargé de la révision de l’encadrement juridique du processus électoral malgache ont été mis en place par deux décrets. En ce moment, on attend le vote des nouvelles lois électorales lors d’une session extraordinaire en gestation. Notons également au passage que lesdites lois font l’objet de plusieurs polémiques, entre autres, l’élimination des candidats indépendants, la suppression de l’ordonnance ou tout simplement, l’inexactitude des dispositions reprises par le comité interministériel avec les recommandations formulées par la commission consultative.
Liste électorale. « La consultation de la liste électorale en ligne sur le site web de la Ceni www.ceni-madagascar.mg a été une grande innovation dans le processus électoral malgache », affirme la Ceni. Effectivement, des sensibilisations y afférentes ont été enregistrées sur les réseaux sociaux et ont attiré les cibles, notamment, les jeunes. Néanmoins, quelques inexactitudes sont constatées chez certains. Par ailleurs, les problèmes habituels réapparaissent. Le fait d’être inscrit sur la liste d’un « Fokontany » que l’on a quitté tout récemment ou le fait, pour les défunts, de faire toujours partie des inscrits. Et ce n’est pas tout. Les coups de sensibilisations n’ont pas été assez suffisants que le défi d’obtenir dix millions d’électeurs inscrits sur la liste électorale n’a pas été relevé.
Recommandations. « En termes de pourcentage, le taux de réalisation des activités de la Ceni en 2017 est estimé à 82% », informe la commission électorale. Effectivement, les cadres de concertation avec les partis politiques, les organisations de la société civile ainsi que les journalistes, que ce soit à Antananarivo ou au niveau des districts, les renforcements de capacité de tous les démembrements de la Ceni, la mise en place et la concrétisation du projet Sacem (Soutien Au Cycle Electoral de Madagascar) ou encore l’opération dite « jugements supplétifs d’acte de naissance » avec le concours du ministère de l’Intérieur en sont les preuves. Néanmoins, force est de rappeler que deux principales recommandations de la Ceni restent, jusqu’à maintenant, lettre morte. Il s’agit, en l’occurrence, de l’autonomie financière et de la publication du calendrier électoral.
Aina Bovel