Suite au désengagement de l’Etat au secteur productif, une loi régissant la gestion des réseaux hydro-agricoles a été élaborée dans les années 90. Mais après deux décennies, plusieurs défaillances ont été observées dans la mise en application de cette loi No 90-016. Raison pour laquelle, tous les acteurs concernés ont concocté depuis 2008, une mise à jour de cette législation. En fait, « les infrastructures hydro-agricoles permettent d’irriguer 1 200 000 ha dans tout Madagascar. Mais la majorité d’entre elles nécessitent une réhabilitation, étant donné que ces ouvrages ont été construits, il y a 50 ans. Des projets sous tutelle du ministère comme le PRIAZO, l’AD2M, le FORMAPROD et le BVPI financent les travaux de réhabilitation de ces infrastructures, mais il faut un financement pérenne pour assurer leur entretien périodique », a expliqué Pierrot Serge Randrianaritiana, le secrétaire général du ministère de l’Agriculture et du Développement Rural, lors d’un atelier de validation de ce projet de loi hier à l’hôtel « Le Hintsy ».
Fonds. Dans ce projet de loi, le statut des Associations des Usagers de l’Eau (AUE) ne doit plus être à but lucratif afin de mieux entretenir les réseaux hydro-agricoles sous leur gestion. Les amendes à payer en cas de non entretien ou de destruction de ces infrastructures qui est de 1 000 Ar doivent être également révisées à la hausse car cela ne permet pas de financer leur réhabilitation. « Pour les AUE de la Vallée Marianne à Alaotra Mangoro, le coût d’entretien des ouvrages hydrauliques est de 120kg de riz/ha, mais seule la moitié des bénéficiaires qui paie. Il faut que l’Etat soit sévère en sanction », demande Randriamarosolo Solofo, président de la fédération des AUE. En outre, ce coût d’entretien ne peut plus être supporté par les paysans à cause de la dégradation des bassins versants entraînant un ensablement des périmètres irrigués. « La mise en place d’un Fonds de Remise à l’Etat et d’Entretien des Réseaux Hydro-agricoles géré par une structure permanente est ainsi à l’étude, pour ce faire », a conclu le secrétaire général du ministère de tutelle.
Navalona R.