La Conférence des évêques catholiques interpelle le FFKM. Mgr Odon Razanakolona ne serait-il donc pas membre de cette instance délibérative de l’Eglise catholique pour que des questions auxquelles il aurait pu répondre à ses pairs ne l’ont pas été ? Apparemment, les évêques catholiques ont soif d’information concernant la démarche du FFKM qui manque à leurs yeux de transparence. Le FFKM se dit apolitique mais il est difficile de s’en convaincre lorsque le sommet des cinq chefs d’Etat n’a pas rendu publique l’application des quatre « F ». Bien au contraire, le public apprend qu’ Andry Rajoelina a quitté la réunion parce qu’il n’est pas d’accord sur un point de la Constitution non appliquée et qui a fait perdre le poste de Premier ministre au Mapar. Le Pr Zafy, lui, a entamé le pas parce qu’il souhaite supprimer le FFM et mettre à sa place le CRN. Des objectifs politiques devant un FFKM apolitique.
Résoudre les problèmes réels
Au bout du compte, ne serait-on pas en train de chercher à résoudre des problèmes apparents et non des problèmes réels ? Les évêques n’ont certainement pas tort de dénoncer l’opacité et de demander le report des assises nationales devant la prudence et le flou qu’entraînent la démarche du FFKM et les résultats obtenus jusqu’à présent. Les Evêques pointent aussi, à raison, du doigt, la cotisation de 200 000 ariary pour chaque entité participante aux assises. Des paysans ne pourront pas s’acquitter de ce droit de participation. La crédibilité des assises pourrait donc être remise en question dans sa représentativité rien qu’à cause de cette cotisation. Toujours est-il que l’importance des assises nationales ne fait pas de doute dans l’esprit du public. Il est indispensable de passer par elles pour se réconcilier véritablement. Mais faut-il les reporter une seconde fois alors qu’elles l’ont déjà été une première fois à la demande des Evêques et du président de la République pour venir en aide aux sinistrés suite aux effets de la saison cyclonique ? La déception serait grande pour tous ces participants issus des différentes régions du pays. Ils ont répondu aux questions posées par le FFKM. Ils se sont préparés et n’attendent que la tenue de ces assises nationales pour discuter et résoudre les problèmes réels dans l’objectif de la réconciliation nationale. Des articles de la Constitution adoptée dans la précipitation de 2013 constituent des goulots d’étranglement de la république d’après les premiers échos venant des assises régionales. D’autres problèmes de fond méritent des examens et des réformes urgentes et doivent être réglés dans le cadre du processus de réconciliation nationale pour arrêter l’accélération de la pauvreté. Une chose est sûre, le FFKM à qui la population accorde toute sa confiance doit mener sa mission jusqu’au bout. Cependant, il devra devant les aspirations manifestées la mener dans la transparence.
Zo Rakotoseheno
