Le ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques projette de mener, avec les partenaires techniques et financiers, une étude sur les stocks en matière de ressources marines.
Si le tarissement des ressources marines et halieutiques sont une chose, l’inexistence de données relatives sur les réserves en est une autre. Une situation qui fait que le pays continue d’exploiter ses ressources sans savoir ce qu’il lui reste comme stock disponible. Un danger en matière de conservation et de restauration de ces ressources. Ce, malgré le fait que la pêche constitue une source de revenus de 1,5 millions de Malgaches et contribue à 7% du PIB national du pays en représentant 6,6% des exportations en 2018 si l’on se base sur les données de la Banque mondiale.
“L’inexistence des données est problématique », note le Dr Mahatante Paubert, ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques. « Nous ne disposons pas de données de référence. Nous n’avons pas mené d’études pour évaluer les impacts du changement climatique sur nos ressources marines tout comme nous n’avons pas mené d’études pour évaluer les effets de la pêche illégale sur la situation socio-économique du pays », nous a confié le Dr Mahatante Paubert. Un constat de navigation au vu de la gestion des ressources qui a conduit « le ministère de tutelle à se lancer dans un projet d’études et de recherches, à mener en partenariat avec la FAO, afin d’évaluer les stocks directs des filières porteuses », si l’on s’en tient aux explications du Dr Mahatante Paubert. Et lui de noter toutefois que le projet n’a pas encore débuté. « Nous sommes en pleine phase de discussion actuellement », a-t-il spécifié.
Process. Avec ses 5 600 km de côtes et plus de 117 000 km2 de plateau continental, la richesse en ressources marines et halieutiques de Madagascar est indéniable. L’entretien avec le Dr Mahatante Paubert a, toutefois, permis de savoir que plusieurs défis se présentent dans la réalisation du projet de constitution des bases des données relatives à ces ressources. « Mener ces études prend du temps et nécessite l’allocation de nombreuses ressources. Il faut investir financièrement et humainement si l’on veut disposer de ces données ô combien importantes », a interpellé le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques de la Grande île. Ce qui, a priori, n’est pas actuellement faisable vu les moyens de l’Etat et le contexte qui prévaut dans le pays.
José BELALAHY