Face à la prolifération des trafics illicites de ressources naturelles, une Coalition nationale de plaidoyer environnemental (CNPE) a été lancée, pour l’application stricte des lois aux réseaux de trafiquants. Un atelier s’est tenu hier, à la Résidence Ankerana, durant lequel, les cas de certaines espèces ont déjà été discutés. Pour les espèces endémiques et protégées de tortues, qui sont inscrites dans l’annexe 1 du CITES, les membres de la coalition ont évoqué qu’il y a toujours des présumés détenus, suites aux exportations illicites, mais les sanctions restent légères, par rapport aux sommes perçues par les trafiquants. D’après eux, des démarches sont entreprises par le Ministère de l’Environnement, mais les trafiquants interceptés sont parfois libérés par le tribunal, ou n’ont que des sanctions minimes. Les petites mines attirent également l’attention de la CNPE. « Les réglementations en vigueur ne sont pas respectées. Nous faisons face à des changements d’affectation des sols dus à la destruction des forêts. Cela engendre une perte de la biodiversité et la destruction des conditions d’existence des communautés locales. Même l’évaluation des dégâts en infractions environnementales est minimisée », ont-ils indiqué. En d’autres termes, même les dirigeants de ce pays évaluent mal l’ampleur des dégâts engendrés par les exploitations illégales. En ce qui concerne les mangroves, le taux de déforestation est de 2% par an. Plusieurs cas ont été cités par la CNPE. En gros, la dégradation des mangroves est causée par la production de charbon, le défrichement pour la riziculture et les coupes illicites de bois. « Et pourtant, les bois de mangroves ne sont pas des bois ordinaires », a souligné la CNPE. Par ailleurs, le bois de rose présente également des enjeux majeurs, pour la Coalition. Pour ce dernier cas, l’Etat reste impuissant face à la puissance des trafiquants. Il s’agit d’un grand défi, même pour la CNPE.
Antsa R.
