
En sept mois, cette année, du 1er janvier au 31 juillet 2018, la population mondiale a déjà consommé toutes les ressources que la nature peut renouveler en un an.
Depuis hier, 1er août 2018, la population humaine a consommé en totalité les ressources que la planète peut régénérer en un an ; consommé des produits agricoles et halieutiques plus que la terre et les océans ne peuvent produire en un an, et émis plus de CO2 que les forêts et les océans ne peuvent absorber en un an. A compter de la date d’hier, la planète vit « à crédit » et a commencé à puiser dans les réserves de ressources naturelles jusqu’à la fin de l’année, soit une période de cinq mois. Cette date, indiquée comme le « jour du dépassement », ne cesse d’avancer ces dernières décennies. Du 29 décembre en 1970 où l’humanité a consommé presque autant que la planète pouvait produire, il est remonté au 8 août en 2016 et au 3 août en 2017.
Calcul. Ce jour du dépassement, calculé par de l’ONG Global Footprint Network, tient compte de plusieurs paramètres, notamment l’empreinte écologique (l’empreinte carbone étant le facteur de dépassement le plus important), les ressources consommées dans plusieurs secteurs comme l’agriculture, la pêche, l’élevage, la consommation d’eau et la construction. La surconsommation des ressources inclut l’utilisation ou l’achat de ce qui n’est pas réellement nécessaire. L’obsolescence programmée, stratégie mondialement utilisée par les grandes firmes, ainsi que le gaspillage, notamment alimentaire, sont pointés du doigt par les organisations de défense de la planète. Dans la mesure où un tiers des aliments finissent à la poubelle et que des millions d’appareils en tous genres, pourtant en bon état de marche, sont remplacés par de nouveaux, plus « actuels », il y a lieu de s’inquiéter.
Deux extrêmes. Il faut néanmoins savoir que la situation diffère d’un pays à l’autre et l’écart peut parfois être extrêmement important. Nombre de pays occidentaux, dont certains sont peu peuplés, comme le Luxembourg, mais également des pays comme le Qatar, ont une très forte empreinte écologique. Si l’ensemble de la population mondiale consomme au même rythme que ces deux pays, le jour du dépassement se situerait au mois de février ! En moins de deux mois, l’humanité aura consommé toutes les ressources que la planète est capable de renouveler en un an ! En revanche, des pays en développement ont une faible empreinte écologique. Pour des pays comme le Vietnam, à titre d’exemple, le jour du dépassement se situerait autour du 21 décembre.
Pour remédier à cette situation due à la course à la consommation, le développement des énergies vertes est un passage obligé, au même titre que la lutte contre le gaspillage alimentaire. Sans oublier le facteur démographie qui a un impact direct sur le volume des ressources consommées par l’humanité.
Hanitra R.
Source : Global Footprint Network