L’inquiétude provoquée par l’épidémie de peste est réelle, mais elle semble se dissiper avec le temps. La population semble avoir pris la mesure du danger et applique sans rechigner les consignes des autorités sanitaires. Les prises en charge de cas suspects se font tout à fait normalement et il n’y a plus cette dramatisation des premiers jours.
Rester vigilant, mais savoir raison garder
La rentrée des établissements de l’enseignement catholique s’est faite, semble-t-il, dans l’ordre. Les consignes édictées par les responsables ont été suivies scrupuleusement. Deux cas suspects ont été constatés, mais leur signalement n’a pas perturbé le déroulement de cette première journée de cours. Les jours qui vont suivre détermineront l’attitude des parents qui ont beaucoup hésité avant d’envoyer leurs enfants à l’école. Ce week-end sera mis à profit par beaucoup d’entre eux pour organiser des réunions où ils confronteront leurs points de vue. Cette appréhension devant une situation incertaine est tout à fait normale, mais malgré certaines maladresses dans la manière dont certains responsables appliquent les consignes, la lutte contre la peste semble être menée de manière correcte. Un de nos confrères titrait qu’il n’y avait pas eu de morts de la peste hier à Antananarivo. Comme nous le disions plus haut, les Malgaches se sont pliés sans rechigner aux règles imposées par les autorités sanitaires et c’est donc cette mobilisation qui explique cet arrêt de la mortalité. Cependant, on constate la découverte de cas suspects qui ne se transforment pas automatiquement en cas confirmés. C’est peut- être la raison pour laquelle le responsables font preuve d’un optimisme prudent. Certains d’entre eux affirment à mots couverts que la lutte contre la peste est en passe d’être gagnée. Les organes d’information à l’extérieur continuent de parler d’une situation alarmante. Il convient de faire preuve de sang- froid et de ne pas verser dans le catastrophisme. A voir les Malgaches qui vaquent normalement à leurs occupations, on est en droit de se rassurer. Il faut rester vigilant, mais nous devons savoir raison garder.
Patrice RABE