
Une promesse non tenue. C’est ainsi que certains observateurs considèrent le fait que l’accord annoncé entre Madagascar et la France n’a pas été trouvé à propos des Îles Eparses. A l’issue de leur entrevue au Palais de l’Elysée au mois de mai 2019, les deux présidents Andry Rajoelina et Emmanuel Macron ont annoncé qu’un accord concernant la gestion de ces Îles sera signé avant le 26 juin 2020, date de la célébration du 60e anniversaire de l’indépendance de Madagascar. Ce qui n’a pas été fait. Après la décision unilatérale du numéro Un français d’ériger une réserve naturelle aux îles Glorieuses, la situation est devenue tendue entre Antananarivo et Paris. La deuxième réunion du Comité franco-malgache en charge du dossier a été repoussée sine die. Côté Madagascar, la position est claire. Restitution et non cogestion. Le Ministère des Affaires étrangères lance un lobbying au niveau international. Pour ce combat, la Grande île obtient désormais le soutien du Comité de Développement de l’Afrique Australe (SADC). C’est la décision prise à l’issue de la réunion par visioconférence du Conseil des ministres de l’Organe de coopération en matière de Politique, de Défense et de Sécurité (CMO) qui s’est tenue les 25 – 26 juin dernier. La réunion a été axée sur l’évaluation des menaces régionales sur la sécurité, l’examen de la situation politique et sécuritaire, ainsi que la consolidation de la démocratie dans les pays membres de la SADC.
Résolutions. Selon un communiqué du Ministère des Affaires Étrangères, « Madagascar a obtenu le soutien à l’unanimité des États membres de la SADC dans sa réclamation de l’application des résolutions du Conseil des ministres de l’organisation de l’Unité africaine (OUA) et de l’Assemblée générale des Nations unies ». 41 ans après la Résolution 732 (XXXIII) prise lors du Conseil des ministres de l’OUA du 20 juillet 1979 stipulant que « les Îles Glorieuses, Juan de Nova, Europa et Bassas da India font partie intégrante du territoire national de la République démocratique de Madagascar « , et de la Résolution n° 34/91 de l’Assemblée générale des Nations unies adoptée le 12 décembre 1979, appelant le Gouvernement français à entamer sans tarder des négociations avec le Gouvernement malgache en vue de la réintégration des quatre îles en question qui avaient été séparées arbitrairement de Madagascar au moment de son indépendance, le dossier semble connaître une petite évolution.
Détermination. Face à la détermination affichée par le président Andry Rajoelina qui a affirmé lors de son intervention sur France24 que Madagascar réclame la restitution des Îles Eparses et non une cogestion, la SADC officialise sa position sur le dossier et se range derrière Madagascar. Le 9 juin dernier, le Ministère des Affaires étrangères a envoyé une note verbale au Secrétariat général de la SADC pour protester contre le projet de la France de créer une réserve naturelle nationale couvrant toutes les eaux prétendument sous juridiction française limitrophes des Îles Glorieuses et leur environnement terrestre. Une initiative qui risque de porter atteinte à la souveraineté de Madagascar sur ces îles. D’où la décision de recours auprès de la SADC pour solliciter le soutien et la solidarité des Etats membres. « La délégation a invoqué la solidarité de l’Afrique Australe dans la lutte de libération de la région comme l’un des principes fondateurs de la SADC ainsi que l’éradication des vestiges du colonialisme et la libération de tous les territoires africains sous occupation, conformément à l’une des aspirations de l’Agenda 2063 de l’Union africaine « , soutient le communiqué du MAE.
Davis R