Plus de 520 000 voix d’écart séparent Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana. Durant la journée d’hier et jusqu’à très tard dans la nuit, les représentants de Marc Ravalomanana ont continué la confrontation des PV et le recomptage des voix.
La cérémonie de proclamation officielle des résultats provisoires du second tour de l’élection présidentielle par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) aura lieu cet après-midi à 16h au siège de la CENI à Alarobia. Bien malgré la velléité des « zanak’i Dada » à semer la zizanie et à contester le verdict des urnes, il ne devrait plus y avoir de surprise. Les résultats confirmeront certainement l’élection du candidat « numéro 13 », Andry Rajoelina comme nouveau président de la République de Madagascar. En effet, l’écart entre les deux candidats est énorme. Si l’on se réfère aux derniers résultats publiés par la Commission Electorale Nationale Indépendante, plus de 520 000 voix séparent Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana. Le candidat du « Tanora malaGasy Vonona » a obtenu 2 586 733 voix (55,66%) contre 2 060 968 voix pour le porte-fanion du « Tiako i Madagasikara », Marc Ravalomanana, soit 44,34%. Il existe donc 525 765 voix d’écart entre les deux protagonistes sur les 24 843 bureaux de vote sur 24 852 qui ont déjà été traités par la CENI hier à 11h09. Il s’agit de la dernière publication effectuée avant la proclamation officielle prévue ce jour. En tout cas, un écart de 525 765 voix reste impossible à rattraper pour Marc Ravalomanana. Conscient de cette réalité, le « K25 » tente de faire un forcing et prépare un mouvement de contestation postélectorale. Bien malgré la mise en garde des Forces de l’ordre et les déclarations des représentants de la Communauté internationale qui ont encouragé les deux candidats à respecter les voies légales, Marc Ravalomanana appelle ses partisans à descendre dans la rue et prépare une manifestation sur la Place du 13 mai ce samedi (voir article par ailleurs).
Recomptage des voix. Durant la journée d’hier, les représentants du « K25 » dirigés entre autres, par la candidate malheureuse du premier tour, Fanirisoa Ernaivo, Maître Hanitra Razafimanantsoa et consorts ont poursuivi la confrontation des procès verbaux au siège de la CENI à Alarobia. Et ce, même si le clan Ravalomanana n’a présenté que 55 procès verbaux sur les 24 852 bureaux de vote existant dans tout Madagascar. Pour démontrer sa bonne foi et pour assurer la transparence de la manipulation des résultats, la Commission Electorale Nationale Indépendante a même autorisé le recomptage des voix. Et ce, même si les textes relatifs à l’organisation de l’élection présidentielle n’autorise pas les acteurs à procéder à de telle démarche. Il convient de noter toutefois que quelques anomalies ont été découvertes durant la vérification. « Ce qui est normale puisqu’à chaque élection, il existe toujours des anomalies mais l’essentiel c’est de garantir qu’elles ne soient pas trop nombreuses pour influencer les résultats », estiment les représentants d’Andry Rajoelina qui suivent la procédure de récolte des résultats au niveau de la CENI. Hier, le Vice-président de la CENI, Thierry Rakotonarivo a expliqué que c’est la Haute Cour Constitutionnelle qui tranchera sur ces anomalies. En effet, Alarobia ne peut que faire un rapport sur les irrégularités relevées. A partir de demain donc, les yeux sont rivés vers la Haute Cour Constitutionnelle à Ambohidahy qui aura jusqu’au 9 janvier prochain pour proclamer les résultats officiels du second tour. Reste à savoir si les imperfections relevées au niveau de quelques bureaux de vote suffiront à renverser les 525 765 voix d’écart existant entre Andry Rajoelina qui est en passe d’être élu président de la République et Marc Ravalomanana qui est en train de préparer psychologiquement ses partisans pour une contestation postélectorale. Histoire à suivre.
Davis R