
La Ceni (Commission Électorale Nationale Indépendante) a procédé, samedi dernier à Alarobia, à la proclamation officielle des résultats provisoires des élections législatives du 27 mai dernier. A l’issue, il a été dévoilé que la plateforme IRD (« Isika Rehetra Miaraka amin’i Andry Rajoelina ») a obtenu 84 sièges à l’Assemblée nationale, le Tim (« Tiako i Madagasikara ») en a eu 16. Les indépendants occupent 46 sièges et les autres partis se départagent cinq places.
Satisfecit. C’est à travers ce mot que nous pouvons résumer le discours du président de la Ceni, Hery Rakotomanana, lors cette proclamation. Et ce, nonobstant le fait qu’en tout, le taux de participation s’élève seulement à 40%, que des anomalies lors de la campagne électorale et pendant le jour du scrutin soient constatées et aient fait l’objet de plusieurs plaintes, sans mentionner les éternels problèmes ayant trait aux listes électorales.
Biométrique. Sur ce point, le président de la Ceni estime que « c’est le système actuel qui régit les listes électorales qui fait qu’elles soient problématiques ». Ce qui n’est plus tout à fait nouveau de sa part. En effet, à titre de rappel, nous utilisons depuis toujours le système alphanumérique lequel nécessite la plus grande implication des citoyens. Comme solution, la commission électorale propose le système biométrique dont le coût est loin d’être à la portée de Madagascar. De surcroît, les différentes pièces d’identité y afférentes exigent de nombreuses opérations préalables.
Fraudes électorales. Par rapport aux allégations de fraudes électorales, Hery Rakotomanana – toujours dans son discours – a assuré que « la Ceni s’était vraiment souciée de la transparence du processus et de l’intégrité du scrutin » en faisant appel, entre autres, à un expert international pour l’audit interne des logiciels de la Ceni avant le scrutin, en suivant de près les travaux de ses démembrements avec des prises de sanctions aux contrevenants le cas échéant, en procédant à la confrontation des procès-verbaux. Des efforts qui demandent à être multipliés. Nous rappelons, au passage, que sur un millier de demandes de confrontation des PV, 837 ont été avalisés.
Justification. « En amont, la Ceni a procédé à la budgétisation des élections, à la conception des imprimés sensibles, à la révision de la liste électorale, à l’établissement du chronogramme, à la mise en place d’un plan logistique, à la réception des candidatures, à l’impression des bulletins uniques, à l’achat des matériels sensibles, à la formation de tous les intervenants au processus électoral, et au déploiement des matériels vers tous les bureaux de vote dans tout Madagascar. En aval, à la compilation des voix au niveau des SRMV, aux impressions et envois des PV scannés au niveau des centres informatiques de district, à la réception, à l’exploitation et la pré-validation des PV scannés au niveau de la Ceni centrale, à la publication des tendances, au traitement des résultats à partir des PV », rappelle le président de la Ceni. Mais pour la plupart, il s’agit plutôt de justifications pour démontrer qu’elle a assez travaillé, nonobstant le fait que ces travaux n’aient pas réellement impacté les citoyens. Quoi qu’il en soit, la Ceni s’achemine vers l’organisation des élections municipales/communales, malgré la crise de confiance qui existe entre elle et la majorité des « Malagasy »…
Aina Bovel