Les décisions prises par le premier conseil des ministres du président de la République Hery Rajaonarimampianina alimentent les conversations du public. La suppression des FIS et de la DST ainsi que l’abrogation des nominations du SGP et du DIRCAB de la présidence sont perçues comme une volonté de gérer autrement la présidence. Aucune nomination aux hauts emplois de l’Etat n’a encore eu lieu. Sans doute, en fera-t-il au prochain conseil des ministres, au retour d’Addis-Abeba. Il n’empêche qu’en attendant, les spéculations vont bon train dans l’opinion pour essayer de deviner les futurs remplaçants de ces hauts responsables de la présidence pendant la Transition.
Rétablir la confiance
Les premières mesures décidées en conseil des ministres ont donné le ton du changement que souhaite apporter le président de la République. Elles font prendre conscience que la période de Transition est terminée. Nous sommes en République. La démarche du président de la République, bien qu’elle ait pu surprendre certains, est logique. Elle est dans la ligne de son discours programme lors de l’investiture. « Nous ferons table rase des pratiques du passé et viserons l’efficacité» a-t-il déclaré. Dans son optique de construction du renouveau, le président de la République veut rétablir la confiance dans l’Etat sur la base de trois piliers de son programme, la sécurité, la Justice et la lutte contre la corruption. Bien sûr, dans le camp politique d’Andry Rajoelina, on ne voit pas tellement ces premières décisions du conseil des ministres du bon œil car elles vont à l’encontre des FIS et du DST que le président de la Transition a créé pour sa sécurité et des plus hauts responsables de la présidence qui lui étaient fidèles. On est bien loin de comprendre que les hommes passent et les institutions restent. Mais quoi qu’il en soit, le président de la République envisage « une nouvelle ère de responsabilité, de renaissance ». Il sait que la population attend de lui le respect de ses engagements. Il sait qu’il ne pourra y arriver qu’en évitant tout esprit partisan afin d’incarner l’intérêt général. Il ne puisera pas ses collaborateurs que dans le HVM ou le Mapar, mais il compte s’entourer des compétences de tous bords pour renforcer l’unité nationale. Au retour d’Addis- Abeba, où la réintégration de Madagascar au sein de l’Union africaine a été accueillie dans la joie au 22e sommet des chefs d’Etat et de gouvernement, il faut s’attendre à des décisions encore plus surprenantes et courageuses de la part du président de la République car on n’est plus en Transition mais en République.
Zo Rakotoseheno