Les ordures ont été en grande partie enlevées dans la capitale. Mais si les efforts déployés s’arrêtent et que l’on ne s’en charge pas au quotidien, ils n’auront servi à rien. Les foyers tananariviens ont à se débarrasser de quelques tonnes de déchets par jour. En l’espace de quelques semaines, la défaillance des autorités responsables du ramassage des ordures a fait prendre conscience que la ville est prise en otage par leur bon vouloir. Les mauvaises odeurs de pourriture dans l’air arrivent toujours aux narines dans beaucoup de rues où les bennes à ordures sont mal nettoyées. Après cette opération coup de poing de quelques jours, opérée par la SAMVA et son ministère de tutelle, la guéguerre de responsabilités risque de reprendre, faute de moyens.
Retour à l’ordre
La commune de la capitale est interpellée pour n’investir qu’au minimum dans les fonds permettant à la SAMVA d’intervenir comme il se doit. Mais, en vérité, le partage des responsabilités n’est pas du tout clair au point de faire naître des conflits. Pour les éteindre dans l’intérêt d’une meilleure gestion de la ville, n’est-il pas opportun de chasser le flou et de redéfinir les responsabilités ? Les Tananariviens ne souhaitent qu’une chose, qu’en contrepartie de leur part en tant que contribuables, la ville doit chaque jour être propre. Les ordures doivent être enlevées régulièrement pour permettre un toilettage hygiénique digne de ce nom. Depuis quelques jours aussi, les marchands ambulants qui squattent les trottoirs longeant Soarano et Behoririka ont été dégagés. C’est essentiellement l’œuvre de la Commune Urbaine d’ Antananarivo qui tente de remettre de l’ordre sur ces axes de circulation encombrée. Les trottoirs aux passants, la chaussée aux véhicules et les marchands dans les marchés. Voilà le pari à gagner, il est difficile mais pas impossible. La police municipale veille à ce que l’anarchie ne revienne pas sur ces lieux. Mais les marchands s’organisent pour contester la mesure d’interdiction. La commune soupçonne des dessous politiques derrière la manifestation qu’ils ont organisée. Mais une chose est sûre. Le laxisme a prévalu trop longtemps. Les commerçants n’arrivent plus à se débarrasser de leurs habitudes. Ces endroits où ils ont réalisé les ventes leur permettant de vivre au jour le jour. Les chasser les éloignent des acheteurs donc ne profitent pas à leur commerce. Mais quoi qu’il en soit, la ville a besoin d’un retour à l’ordre sans lequel, anarchie, insécurité et manque d’hygiène continueront à régner. Mais, en contrepartie, les autorités ont le devoir d’installer les marchands sur des lieux intéressants pour leur commerce. Si les lieux proposés ne valent pas le déplacement, ils reviendront. Tout simplement parce que c’est une question de survie.
Zo Rakotoseheno
