L’escalade verbale est maintenant terminée. Les travaux de commission qui ont eu lieu hier à l’assemblée ont permis le dépôt de nombreux amendements au projet de code de la communication. La mobilisation du monde de la presse a donc porté ses fruits.
Retour à la tâche noble du journalisme
La profession a eu raison de tirer la sonnette d’alarme et de manifester vigoureusement son opposition à une adoption d’un code dénaturé par le pouvoir en place. Le régime a assoupli sa position et permis aux députés de rectifier le tir. La réunion qui a eu lieu à la primature et qui a vu la présence de membres du corps diplomatique a permis de dépassionner le débat de ces derniers jours. Le gouvernement a revu sa position et a, en quelque sorte, lâché du lest. Il n’a pas voulu donner l’impression de céder, en ajournant l’examen du projet de code, mais il a laissé les parlementaires apporter leurs amendements. On pourra voir le résultat après le vote. Le monde de la presse peut se targuer d’avoir obligé le pouvoir à composer avec lui-même s’il aura fallu l’intervention de la communauté internationale. Une étape a été franchie et il a réussi à démontrer qu’il peut s’unir pour défendre une des ses valeurs fondamentales : la liberté d’expression. Cette mobilisation des derniers jours est riche en enseignements : la presse ne peut pas être méprisée et peut être un adversaire redoutable si elle décide de mener la vie dure au pouvoir. Ce dernier a certainement pris bonne note de cela. Maintenant, il est temps de s’attaquer aux autres problèmes : ceux de la pauvreté, de l’insécurité et du mal vivre des Malgaches. Les journalistes ne vont plus se priver d’attirer l’attention des dirigeants sur les dérapages et les malversations qui se déroulent souvent leurs yeux. Ils vont donc maintenant se consacrer à cette tâche qui est le fondement de leur profession. Les combats à mener dans ce domaine sont légion.
Patrice RABE