Sept ans après, la MBS est en train de renaître de ses cendres. Certes, la station ne peut pas encore émettre, mais l’espoir de la voir produire des émissions grand public n’est pas impensable. Le directeur de cette chaîne affirme avec raison qu’il y a une certaine inégalité de traitement avec les autres stations car certaines d’entre elles, créées bien après n’ont éprouvé aucune difficulté à être agréées par les pouvoirs publics.
Retour au bercail
L’accord conclu entre le conseil municipal d’Antananarivo et la direction de MBS est un signal fort pour les téléspectateurs de la capitale qui n’ont jamais compris la raison de l’interdiction d’émettre de la station. Avec la confirmation du contrat de bail de location du terrain d’Anosipatrana, la chaîne de télévision et la radio ne sont plus des stations fantômes car elles disposent d’un ensemble de bâtiments lui permettant d’y entreposer tout le matériel sophistiqué nécessaire pour relancer la machine. La prochaine étape est la réponse du conseil d’Etat à la requête déposée pour lui permettre d’émettre. Les magistrats de cet organe rattaché à la Cour suprême n’ont pas voulu se prononcer sur cette requête, le délai de six mois étant largement dépassé. La raison de ce refus d’émettre est liée au rapport ambigu que les autorités entretiennent avec l’ancien président Marc Ravalomanana. Ce dernier ne dispose d’aucune latitude pour remettre en marche toutes ses sociétés, détruites pendant la Transition. La crainte de le voir retrouver tout son crédit auprès de la population pousse le régime à lui mettre les bâtons dans les roues à chacune de ses initiatives. Cela n’a pas empêché l’élection de Lalao Ravalomanana à la mairie d’Antananarivo. Cette victoire n’a cependant pas permis à cette dernière d’agir comme elle le voulait. Bon gré mal gré, cependant, Mme la maire d’Antananarivo tient bien la barre de la CUA. Le conseil municipal de la ville fait tout pour appliquer le programme de développement qu’il a élaboré. La décision prise hier à propos du contrat de bail du terrain de la MBS fait partie de cela. Pour cette station, il s’agit d’un retour au bercail.
Patrice RABE