Les Malgaches ont, durant ces quinze jours, été surtout préoccupés par les problèmes engendrés par les pluies diluviennes d’Ana. Les sinistrés ont été correctement pris en charge dans les sites d’hébergement mis à leur disposition. Le plus dur est maintenant à venir car la plupart d’entre eux sont retournés à leur vie quotidienne et à la lutte pour la survie. Mais l’épidémie de Covid-19 a été totalement occultée et l’on s’aperçoit aujourd’hui que la situation sanitaire est encore plus problématique qu’avant. Le bilan officiel publié samedi dernier montre qu’il n’y a aucune baisse de la propagation du virus et que c’est un nouveau front sanitaire qui doit maintenant être ouvert.
Retour aux problèmes : de l’épidémie de Covid-19
La Grande île est loin d’être tirée d’affaires. Le pic que les autorités sanitaires prévoyaient pour le 10 janvier n’est hélas pas atteint. Les chiffres ne se sont pas stabilisés. Les nombres de contaminations et de décès n’ont jamais baissé. Les sites d’hébergement où les sinistrés se sont entassés ont été de véritables clusters. Le relâchement a été généralisé. Le souci des autorités étant de pouvoir loger tous ces pauvres gens. Le respect des gestes barrières et le port du masque ont été totalement oubliés. Des médicaments anti Covid, CVO et CVO plus ont été mis à disposition de ceux qui le voulaient dans les postes de santé, mais le suivi médical n’a pas été aussi constant qu’on aurait pu l’espérer. L’essentiel était surtout d’assurer gîte et couvert aux sinistrés. À présent, il va falloir se pencher sérieusement sur la manière de lutter contre la Covid-19. La propagation du virus se fait de manière exponentielle. Il n’est pas rare de voir des proches testés positif. Le ministère de la Santé doit reprendre sa campagne de communication et encourager la vaccination. Ce sont les personnes les plus conscientes du danger du virus qui vont se rendre dans les centres de vaccination. Le reste de la population a besoin d’être encouragé à le faire. Le retour à la réalité est douloureux et après la dépression tropicale Ana, c’est maintenant la Covid-19 qui s’impose.
Patrice RABE