
De nouvelles révélations viennent compliquer la recherche de la vérité sur le retour clandestin de l’ancien président à Madagascar.
La recherche de la vérité sur le retour en catimini de l’ancien président à Madagascar est devenue de plus en plus compliquée. Au début, les débats étaient partis d’une éventualité selon laquelle Marc Ravalomanana a été déposé à l’aéroport d’Antsirabe par un avion qui l’a transporté de l’Afrique du Sud. Depuis Antsirabe, il a rejoint en voiture son domicile de Faravohitra. Cette éventualité a conduit à l’arrestation de son ancien garde du corps Jean Marc Koumba et des quatre agents de l’Aviation Civile de Madagascar qui étaient en poste dans la Ville d’Eaux. Ces derniers sont actuellement placés sous mandat de dépôt à la maison de force d’Antsiranana où ils attendent vainement leur procès. Jusqu’ici, le concerné direct Marc Ravalomanana n’a fait aucune déclaration sur son retour. Par contre, des révélations et des supputations de simples citoyens et des proches des « victimes » ont foisonné depuis le transfert de Marc Ravalomanana à l’Amirauté d’Antsiranana.
Un seul radar. Pas plus tard qu’avant-hier, un ancien membre du Congrès de la transition issu de la Mouvance Ravalomanana a révélé lors d’un meeting au Magro Behoririka que l’ancien président a débarqué à l’aéroport d’Ivato et non à Antsirabe. Cette révélation pourrait changer la donne dans la mesure où si elle est fondée, elle devrait déculpabiliser Jean Marc Koumba et les quatre agents de l’Aviation Civile de Madagascar. Une autre révélation a été entendue hier, celle du Directeur général de l’ACM, James Andrianalison, en marge de l’ouverture du salon de l’Aviation à Ivato. A entendre ce dernier, l’avion à bord duquel s’est trouvé l’ancien président n’a pas été repéré par le seul radar de l’ASECNA qui ne peut fonctionner que si l’aéronef concerné lui est connecté. Outre cette défaillance au niveau technique des services du contrôle aérien à Madagascar, James Andrianalison a déclaré que l’ACM n’a aucune preuve sur la manière dont Marc Ravalomanana est rentré au pays. « Il a été dit qu’un avion portant une immatriculation sud-africaine a atterri à l’aéroport d’Antsirabe le 12 octobre 2014. C’est tout ce que nous savons.», s’est contenté de souligner le numéro Un de l’Aviation Civile de Madagascar.
Détenteurs de la vérité. James Andrianalison a profité de l’occasion pour réitérer : « L’ACM a porté plainte pour violation du code de l’aviation. C’est pourquoi notre plainte a été déposée contre le pilote et la compagnie aérienne qui exploite l’avion que Monsieur Marc Ravalomanana a pris. » Le DG de l’ACM a par ailleurs confirmé que le gouvernement sud-africain a ouvert une enquête sur le retour de l’ancien président. Et l’ouverture de l’enquête à Madagascar est suspendue au résultat de l’enquête sud-africaine qui aurait auditionné l’épouse de Marc Ravalomanana. En tout cas, le débarquement à Antsirabe s’avère être le plus probable. Et s’il y a trois ou quatre personnes qui connaissent quelque chose sur ce débarquement à Antsirabe, l’ancien ministre du Commerce de la mouvance Ravalomanana Olga Ramalason et son mari Lanto Rabenantoandro en sont les premières. Chose curieuse, le couple n’a pas été jusqu’à présent entendu par les autorités en charge de l’enquête pour mettre fin aux supputations interminables sur le mystère relatif au retour au pays de l’ancien exilé d’Afrique du Sud.
Eugène
Légende : Le retour clandestin de Marc Ravalomanana reste toujours un mystère 53 jours après.