- Publicité -
dimanche, juillet 6, 2025
AccueilÀ lireLe retour des crises postélectorales en Afrique

Le retour des crises postélectorales en Afrique

L’Afrique se débarrasse des séquelles de son passé d’asservissement à des dirigeants peu regardant sur leur manière de rester au pouvoir. Cela se traduit par ces crises postélectorales qui se produisent maintenant presque régulièrement. Madagascar qui semblait avoir résolu ses problèmes après une élection censée réinstaller l’ordre constitutionnel n’a pas encore tout à fait retrouvé cette stabilité politique indispensable à son développement. Notre pays n’est pas le seul à connaître cette transition difficile vers une véritable démocratie. Sur le continent africain, le processus électoral est souvent entaché d’anomalies qui provoquent des réactions violentes d’électeurs se sentant floués par les autorités en place. Cette année, les résultats des élections présidentielles au Tchad et au Congo ont été fortement contestés par des populations désirant changer de régime, mais la communauté internationale a entériné les victoires d’Idriss Deby et Denis Sassou Nguesso. Au Gabon, le problème se pose de nouveau avec la proclamation de la victoire d’Ali Bongo qui est soupçonné d’avoir manipulé, avec l’appui du comité électoral les scores de l’élection.

Emeutes sanglantes à Libreville. Le président Ali Bongo, candidat à sa propre réélection, s’est dépêché de proclamer sa victoire sur son rival prestigieux Jean Ping. La population gabonaise qui aspire à un véritable changement espérait voir cet opposant accéder au pouvoir. Pour beaucoup de citoyens, son élection ne faisait aucun doute. Ce dernier s’était d’ailleurs déjà félicité de l’importance de son score à l’élection. Il a donc vigoureusement contesté l’annonce faite par le président sortant. Ses partisans sont descendus dans la rue et ont provoqué de véritables émeutes violemment réprimées par les forces de l’ordre. Contrairement au président Nicolas Sarkozy qui avait pris acte de l’élection d’Ali Bongo en 2009, le président François Hollande semble émettre des réserves sur les résultats officiels. La crise postélectorale est là et elle risque de provoquer des soubresauts sanglants. L’opposition gabonaise n’a pas l’intention de se voir voler une victoire qu’elle estime méritée.

La destitution de Dilma Roussef votée. La fête des Jeux Olympiques est terminée. C’est le retour à la dure réalité. Le Brésil a retrouvé ses problèmes politiques et la crise institutionnelle qui va bouleverser l’avenir du pays. Le Sénat devait voter la destitution de Dilma Roussef et l’a fait à la majorité des deux tiers comme l’exige la Constitution. Elle a été condamnée pour « crime de responsabilité ». Elle a donc été remplacée à la tête de l’Etat par son vice-président Michel Temer. L’avocat de l’ancienne présidente a cependant décidé de déposer un recours auprès de la Cour suprême et donc de demander un nouveau procès.

L’entrée dans l’arène politique d’Emmanuel Macron. Tout le microcosme politique français attendant sa démission du gouvernement de Manuel Valls. Elle était logique, mais personne ne savait quand elle aurait lieu. Emmanuel Macron l’a donc annoncée, mardi dernier, créant un véritable événement médiatique. Son avenir semble tout tracé. Les militants d’« En marche », le mouvement qu’il a créé, espèrent qu’il se présentera à l’élection présidentielle de 2017.

Une fois n’est pas coutume. C’est par la situation politique malgache que nous terminerons cette chronique. L’opposition semble avoir pris son parti de l’interdiction de manifester faite par le pouvoir en place. Elle préfère s’exprimer lors de réunion faite dans des enceintes privées. Elle continue d’émettre des critiques sur la manière de gouverner du régime. Le régime semble tout à fait serein et trace sa voie en toute quiétude.

Patrice RABE

Suivez nous
409,418FansJ'aime
10,821SuiveursSuivre
1,620AbonnésS'abonner
Articles qui pourraient vous intéresser

1 COMMENTAIRE

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici