
L’ancien président serait jugé avant de bénéficier éventuellement des mesures de réconciliation nationale octroyées par le président de la République.
Le gouvernement Sud-africain n’a pas classé sans suite les questions relatives au retour en catimini de Marc Ravalomanana à Madagascar. Si l’ancien président a pu rentrer le 12 octobre 2014, c’est parce qu’il a pu quitter son pays d’exil qui est l’Afrique du Sud. Comment a-t-il pu quitter le territoire sud-africain sans passeport, ni autorisation exceptionnelle ? La question aura sa réponse dans les jours qui viennent. Un proche de l’ancien chef de l’Etat a expliqué que le gouvernement de Jacob Zuma a ouvert une enquête sur ce retour « non concerté » qui a obligé le régime de Hery Rajaonarimampianina de placer l’ancien président en résidence surveillée à l’Amirauté d’Antsiranana. C’est pour cette raison que ce dernier a fait venir à Madagascar son avocat sud-africain Brian Currin pour recueillir sa version face aux accusations qui pèseraient sur lui. Brian Currin est reparti en Afrique du Sud lundi dernier. Hier, l’ambassadeur de l’Afrique du Sud à Madagascar, Gert Grobler, a confirmé cette ouverture d’enquête sur le retour de l’ancien président. « Le résultat de l’enquête sera transmis à la Justice de Madagascar. », a annoncé ce diplomate.
Justice avant réconciliation. A l’allure où vont les choses, l’ancien président de la transition Andry Rajoelina obtiendra gain de cause. La tournure que prend actuellement la situation nous amènera vers la concrétisation de la proposition du chef de file du Mapar qui consiste à faire passer la Justice avant la réconciliation nationale. Si le président Hery Rajaonarimampianina fait patienter les Malgaches sur sa réconciliation nationale, c’est parce qu’il attendrait que Marc Ravalomanana soit d’abord jugé sur son retour « non autorisé ». Et si le tribunal d’Antsiranana n’a pas encore procédé à l’audition de l’ancien chef de l’Etat, c’est parce qu’il attendrait le résultat de l’enquête menée par le gouvernement sud-africain. Apparemment, le régime en place tenterait de concilier le respect de l’Etat de droit et la réconciliation nationale. Sur le plan politique, cette poursuite judiciaire qui sera certainement engagée contre l’ancien président ne fait rien bouger. Les députés de la Mouvance Ravalomanana restent dans la majorité présidentielle jusqu’à nouvel ordre. Hier, ils ont unanimement voté la Loi de Finances 2015. Le ministre Rolland Ravatomanga poursuit ses négociations avec le président Hery Rajaonarimampianina. Marc Ravalomanana reçoit actuellement la troisième visite des membres de sa famille à Antsiranana.
R. Eugène