La centrale hydroélectrique d’Andekaleka ne produit actuellement que 59 MW d’électricité sur une capacité de 120 MW. Dans la ville d’Antananarivo et ses environs, les coupures se multiplient et engendrent de graves impacts sur le quotidien des habitants.
La capitale subit une recrudescence des coupures d’électricité, marquées par des interruptions nocturnes prolongées et des pannes fréquentes en journée. Ces coupures, parfois répétées plus de cinq fois par jour, affectent profondément la vie quotidienne des habitants. « Il est impossible de prévoir quoi que ce soit avec l’électricité de la Jirama. Parfois, après une coupure, le courant revient pour à peine 15 minutes avant de disparaître à nouveau pendant des heures », déplore une résidente d’Antanimena. Ces coupures imprévisibles découragent l’utilisation d’appareils électriques, par peur de les endommager, ou d’interrompre un processus au mauvais moment, si l’on ne cite que le cas des coiffeurs.
Insuffisance aggravée. Malgré une amélioration temporaire de la production en novembre grâce aux pluies, la situation s’est rapidement détériorée. Le faible niveau des eaux à Andekaleka et au niveau des autres centrales hydroélectriques du Réseau interconnecté d’Antananarivo (RIA) limite la capacité de production. Les centrales thermiques, quant à elles, peinent à combler ce déficit, obligeant la Jirama à programmer des délestages. Cependant, ces programmes ne sont pas respectés, ajoutant à la frustration des usagers.
Solutions attendues. Pour répondre à cette crise, des initiatives à long terme sont en cours. Le Gouvernement, en collaboration avec la Jirama et des partenaires de développement, a lancé hier le projet de construction d’une centrale hydroélectrique de 64 MW à Ranomafana. Par ailleurs, la campagne de reboisement 2024-2025 a été inaugurée à Andekaleka, avec la plantation de 80 000 jeunes plants sur 50 hectares, afin de préserver les ressources en eau. À noter qu’à part le manque de production, la vétusté des infrastructures de distribution aggrave les coupures, particulièrement lors des périodes de forte sollicitation. Des investissements dans les réseaux de la Jirama seront également nécessaires pour réduire les interruptions. Face à cette situation, les habitants espèrent des solutions durables pour mettre fin à ces délestages qui paralysent leur quotidien et qui tuent l’économie.
Antsa R.ss